Amqui se redonne tranquillement le droit de sourire
Radio-Canada
Si elle s’était écoutée, Marie-Josée Michaud ne serait pas allée à cette messe. Celle qui était sur les lieux lorsqu’un camion-bélier a fauché plusieurs piétons en plein centre-ville d’Amqui affirme « ne s’être toujours pas réveillée de son cauchemar ».
Sur le parvis de l’église, elle s’allume une cigarette. Jusqu’à maintenant, elle a refusé de parler aux journalistes venus témoigner du drame.
C’est mon chum qui m’a un peu forcée à venir [...] avant ça, j’avais besoin d’être seule, explique Marie-Josée Michaud.
Son chum est à ses côtés, soucieux.
Il ne faut pas rester tout seuls dans la maison pour ronger notre frein. C’est sûr que c’est récent, mais c’est bon pour elle de rencontrer du monde, avance-t-il.
Et rencontrer du monde, ils l’ont fait. Vendredi soir, l’église Saint-Benoît-Joseph-Labre d’Amqui était pleine comme jamais. Des gens ont même dû s’installer au jubé puisque tous les bancs se sont remplis. Poignées de main franches, étreintes, pleurs, l’ambiance était chargée.
Aux portes de l’église, Liette, de Lac-au-Saumon, un village à une dizaine de kilomètres d’Amqui, accueille déjà les gens depuis plusieurs heures.
Il y a beaucoup de souffrance ici, me glisse-t-elle. Il y a des gens pour qui ça a fait remonter toutes sortes de traumatismes.
La dame écoute, offre du réconfort, prend dans ses bras et absorbe, d’une certaine façon, la tristesse et la colère des autres.