Amies veulent enfants : les obstacles à la coparentalité
Radio-Canada
Maude Boutin St-Pierre et son amie de longue date Kathleen Laurin-Mc Carthy caressent un rêve, celui d'élever un enfant ensemble. Mais leur projet de coparentalité tombe dans un angle mort du droit québécois.
On a une relation platonique, c'est à dire que y'a pas de sexualité ou de romance entre nous deux explique Maude Boutin St-Pierre. Mais on a un lien d'attachement très fort.
Maude et Kathleen ont chacun un conjoint respectif. Elles se sont rencontrées au cégep il y a une dizaine d'années. Le projet d'avoir un enfant ensemble a germé très rapidement dans leur esprit, d'abord sous forme de blague, puis comme avenue intéréssante.
« Notre entourage nous disait: "c'est un peu juvénile, c'est pas comme ça que ça fonctionne", mais plus on vieillit plus on se dit : si c'est ça la meilleure équipe, pourquoi pas? »
Les deux femmes, qui définissent leur lien comme étant « queer platonique » s'entendent extrêmement bien.
Leur projet n'est, selon elles, pas si différent d'un couple de parents traditionnel.
[Ce qu'on partage] Ça se rapproche un peu du couple! Un couple, ça se réveille ensemble, ça déjeune ensemble! Ça va à l'épicerie ensemble! illustre Kathleen. C'est l'image de ce qu'on nous dit qu'un couple devrait être ajoute Maude.
Si un jour elles décidaient de fonder leur famille ensemble, leur enfant bénéficierait d'un réseau parental élargi : leurs conjoints les épauleraient dans ce projet, soulignent-t-elles.
Il n'est pas impossible pour deux amis de devenir parents dans un modèle de coparentalité au Québec. Cependant, si Maude et Kathleen décidaient d'aller de l'avant avec leur projet, il leur serait difficile d'être toutes deux reconnues comme parents aux yeux de la loi.