Afghanistan : les survivants de la mosquée de Kunduz racontent la terreur et l’effroi
Le Journal de Montréal
L’imam venait d’exhorter les fidèles à s’exclamer « Allah akhbar » (Dieu est le plus grand) quand Abbas se souvient avoir entendu un « son terrible » avant d’être jeté à terre.
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« Je n’avais jamais entendu un fracas pareil », raconte à l’AFP le jeune homme de 24 ans, couché dans son lit d’hôpital à Kunduz, grande ville du Nord afghan.
C’était l’explosion du gilet piégé que le kamikaze a déclenchée dans la foule lors de la grande prière du vendredi à la mosquée chiite de Gozar-e-Sayed, tuant des dizaines de fidèles.
Mais malgré le traumatisme et les blessures, Abbas s’est juré de ne pas abandonner sa tâche de muezzin et de Qari (récitant du Coran) à la mosquée.
L’attaque de vendredi, qui a tué une centaine de fidèles, selon des habitants, est la dernière en date d’une série visant la communauté chiite, minoritaire en Afghanistan et qualifiée d’hérétique pas les extrémistes sunnites, notamment la branche afghane du groupe État islamique (IS-K) qui a revendiqué l’attentat.
Après avoir réalisé qu’il était blessé à la jambe, Abbas a rampé jusqu’à un mur de la salle octogonale.
« J’avais peur qu’il y ait une seconde explosion donc, avec d’autres, nous nous sommes jetés par la fenêtre », a-t-il raconté. Il a ensuite été emmené à l’hôpital en rickshaw (tricycle motorisé).