Accueil favorable pour le projet de loi sur l’aide médicale à mourir
Radio-Canada
Le projet de loi déposé jeudi par Québec pour élargir les critères d’admissibilité à l’aide médicale à mourir est accueilli favorablement dans l'Est-du-Québec, mais des intervenants rappellent l’importance de bien informer la population et d’imposer des balises claires.
La pièce législative, présentée par la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, autoriserait les demandes anticipées d’aide médicale à mourir. Ainsi, les personnes atteintes d’une maladie grave et incurable menant à l’inaptitude à consentir aux soins pourront bénéficier de l’AMM lorsqu'elles seront inaptes.
Cette possibilité était revendiquée depuis longtemps par le neurochirurgien et président de l'Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité, le Dr Georges L’Espérance.
Il déplore toutefois que Québec ne considère pas les troubles mentaux comme des maladies. Cette exclusion a donc pour effet d'exclure les personnes qui en souffrent d’avoir accès à l’AMM. Les patients qui ont des pathologies de santé mentale souffrent tout autant, voire peut-être plus que des patients avec des pathologies physiques, proteste le Dr L’Espérance.
« Il n’y a aucune raison d’avoir une discrimination selon un diagnostic. »
La décision d'obtenir l'aide médicale à mourir demeure personnelle et individuelle, rappelle pour sa part la directrice générale de l’Âtre de Sept-Îles, Cassandra Barr.
Lorsqu'on parle de situation d’individus, c’est toujours dans les zones grises parce que la situation contextuelle est différente, plaide Mme Barr, qui travaille dans le domaine des ressources alternatives en santé mentale depuis une dizaine d’années.
De plus, si le projet de loi 11 est adopté, l'aide médicale à mourir fera obligatoirement partie des services qui peuvent être reçus dans les maisons de soins palliatifs et les hôpitaux privés.
À Baie-Comeau, la maison en soins palliatifs La Vallée des Roseaux fait partie des établissements qui n'offrent pas cette option, mais le conseil d’administration est actuellement en réflexion sur la question, selon son président, Dany Belzile.