Accès à la thérapie psychédélique au Canada : où en est-on?
Radio-Canada
Santé Canada a reçu, au cours des six derniers mois, plus d’une trentaine de demandes d’utilisation de drogues psychédéliques à des fins thérapeutiques dans le cadre du Programme d’accès spécial (PAS).
Depuis janvier, des changements à ce programme permettent aux médecins de présenter une requête pour prescrire à un patient certaines drogues psychédéliques comme la psilocybine (champignons magiques) ainsi que des substances à effets comparables comme la MDMA, qui demeurent autrement illégales au Canada.
Les conditions (Nouvelle fenêtre) sont strictes : seul un patient souffrant d'une maladie grave ou qui met sa vie en danger peut se qualifier, lorsque les traitements conventionnels ont échoué, ne conviennent pas ou ne sont pas disponibles au Canada, précise Santé Canada. Chaque demande est évaluée au cas par cas.
En date du 30 juin, Santé Canada avait reçu 33 demandes d’accès à la psilocybine dans le cadre du PAS, selon une porte-parole, et 19 demandes impliquant 23 patients ont été autorisées; 4 demandes de MDMA ont également été formulées, et d’autres requêtes sont présentement examinées.
Thomas Hartle, 54 ans, a été l’un des premiers patients à bénéficier de ce nouveau système. Atteint d’un cancer avancé du côlon, il a pu recevoir de la psilocybine lors d’une thérapie de groupe en avril, pour traiter son anxiété liée à son diagnostic et à la fin de vie.
Ce n’était pas son premier contact avec ces champignons magiques. En 2020 déjà, il avait reçu une rare exemption* (voir encadré plus bas) lui permettant de suivre plusieurs séances. L’impact sur son quotidien, l’acceptation de la maladie, est immense, témoigne-t-il.
Sur une échelle d'anxiété, la veille de ma [première] séance de psilocybine, j'ai obtenu un score de 36 sur 50, donc assez élevé. Et le lendemain, mon score était tombé à 6, raconte-t-il.
« Je vivais dans un état où je ne pouvais même plus fonctionner, et l'idée que j'aurais pu passer les deux dernières années dans cet état de souffrance… je ne sais pas si j’aurais pu vivre avec ça. »
Alors cet outil thérapeutique a vraiment été très positif pour moi.