Abordabilité : Ottawa a peu de marge de manœuvre, selon des experts
Radio-Canada
Avec une inflation en juillet en hausse de 7,6 % par rapport à la même période l'an dernier, le coût de la vie continue de grignoter les économies des Canadiens. Et si le gouvernement fédéral tente de relever le défi de l’abordabilité, l’inflation en elle-même paraît très difficilement contrôlable, selon des experts.
Ottawa a annoncé cette semaine de nouvelles mesures pour les consommateurs, notamment une aide au logement, ainsi que l'augmentation des crédits pour la taxe sur les produits et services (CTPS) et une nouvelle prestation dentaire.
Ce sont des choses qui feront une différence dans la vie des gens en ce moment, mais elles sont suffisamment ciblées pour ne pas contribuer à une augmentation de l'inflation, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau.
Le chef de l'opposition, Pierre Poilievre, a cependant soutenu que le plan jettera de l'huile sur le feu de l'inflation. Le chef de l'économie des marchés financiers à la Banque Scotia, Derek Holt, a également critiqué le gouvernement pour avoir déboursé davantage de dépenses.
Trevor Tombe, économiste à l'Université de Calgary, a déclaré à CBC qu'il était peu probable que les mesures récemment annoncées auraient un effet significatif.
Mais il a noté qu'il pourrait être difficile de s'attaquer rapidement au problème fondamental de l'inflation, donc les gouvernements doivent reconnaître clairement et explicitement qu'il n'y a pas grand-chose à faire à très court terme, a-t-il ajouté.
Une grande partie de l'inflation est causée par des facteurs mondiaux et les prix élevés de l'énergie, a-t-il rappelé, sur lesquels les politiques gouvernementales en matière de dépenses ou de transferts peuvent seulement avoir un impact limité. Les hausses de taux de la Banque du Canada mettront également du temps à avoir un effet sur l'inflation, a noté M. Tombe.
Sean Speer, chercheur principal à la Munk School of Global Affairs et ancien conseiller en politique économique de Stephen Harper, a convenu qu'une planification à long terme était nécessaire pour faire face aux principaux défis auxquels le Canada est confronté aujourd'hui.
Je ne pense pas que nous ayons suffisamment entendu parler du gouvernement sur des plans à court terme ou pour stimuler l'offre, ni sur des plans à long terme plus importants. Il y a tellement de domaines dans lesquels nous nous retrouvons avec des contraintes d'approvisionnement : les soins de santé, le logement, l'énergie.