« L’obstacle principal, c’est moi » : des hommes hésitent encore à demander de l’aide
Radio-Canada
Si les discussions entourant les enjeux de santé mentale prennent de l’ampleur dans le discours social actuel, la stigmatisation interne dont souffrent certains hommes continue de freiner leur capacité à demander de l’aide. Pourtant, ceux qui franchissent cette étape croient en l’importance de s’ouvrir, de se regrouper et de consulter.
Dans ma vie, j’étais très négatif, admet sans détour Antony Cloutier. Je n’avais aucun objectif, je vivais au jour le jour. J’étais très renfermé.
Même s’il reconnaissait avoir besoin d’appui pour surmonter ses démons, Antony n’était pas prêt à demander de l’aide professionnelle.
Il a rejoint un groupe d’entraide nommé Dark Horse, qui existe sous le grand chapiteau du ManKind Project, une organisation mondiale à but non lucratif dont l'objectif est d'aider les hommes à devenir de meilleures versions d’eux-mêmes.
Il y avait une question d’argent, mais aussi, cette idée qu’un professionnel qui m’aidait, ça voulait dire que j’avais un problème.
« Je me suis dit qu’il fallait que je change. Quelque chose devait changer en moi. »
La stigmatisation interne dont souffrent plusieurs personnes, en particulier des hommes, est tenace, remarque le docteur John Ogrodniczuk, directeur du programme de psychothérapie à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
Il semble que nous nous imposions à nous-mêmes des exigences différentes de celles que nous imposons aux autres. Ainsi, si nous pouvons faire preuve de compassion et d'empathie à l'égard d'une autre personne en difficulté, nous ne semblons pas partager cette attitude avec nous-mêmes.
Ce double standard n’échappe pas à Joe Rachert, qui a longtemps travaillé dans le domaine de la santé mentale, mais qui a laissé ces choses lui arriver.