Y a pas juste Céline : l’histoire d’albums phares du Québec racontée en balado
Radio-Canada
Le nouveau balado Y a pas juste Céline propose une incursion dans les coulisses de la création d’albums phares du Québec, qualifiés d’« un peu champ gauche » en regard de ceux d’artistes très populaires, comme Céline Dion ou Ginette Reno. Au menu : des opus de Boule Noire, de Fred Fortin, de Richard Desjardins, de Karkwa, de Lhasa de Sela et de Muzion.
Animé et réalisé par Sébastien Pomerleau, le balado de la Fabrique culturelle de Télé-Québec propose ainsi aux mélomanes de redécouvrir sous un nouvel angle six albums qui ont marqué l’histoire musicale du Québec.
Les œuvres choisies n’ont pas nécessairement été retenues pour leur popularité, mais plutôt parce qu'elles ont marqué un tournant dans la carrière des artistes qui les ont créées, tout en proposant quelque chose de nouveau au public. Si je pouvais expliquer "champ gauche" avec un autre mot, je dirais peut-être "déterminant", explique Sébastien Pomerleau.
Quand on parle de l’album Les tremblements s’immobilisent, ce n’est pas l’album de Karkwa qui a été le plus vendu, mais ça a vraiment été un tournant dans la trajectoire musicale du groupe. Si on parle des Derniers humains, c’est l’album qui a permis à Richard Desjardins de confirmer qu’il avait le droit de faire ça comme métier.
Le titre du balado, Y a pas juste Céline, est un clin d'œil à la diva qui est de toutes les conversations lorsqu’on parle de musique québécoise. Loin de vouloir renier l’importance de Céline Dion, la petite boutade invite à se rappeler les autres réalisations importantes d’artistes qui n’ont peut-être pas atteint la même notoriété à l’échelle nationale ou internationale.
Chaque épisode d’une quinzaine de minutes est basé sur des entretiens avec les artistes à l’origine des albums, mais aussi avec des personnes qui gravitaient dans leur entourage à l’époque. On y découvre plusieurs anecdotes et souvenirs, entrecoupés d’extraits des albums en question.
Grâce au témoignage du réalisateur Peter Alves, on apprend entre autres que Georges Thurston, alias Boule Noire, a enregistré son premier album homonyme en Alabama, aux États-Unis, au mythique Muscle Shoals Sound Studio, qui a accueilli des artistes comme James Brown, Paul Simon et les Rolling Stones.
L’endroit était prisé par les adeptes de R’n’B, notamment grâce au groupe-maison du studio, The Swampers, qui maîtrisait le style à la perfection. Le Muscle Shoals se présentait aussi comme une rare oasis de paix pour les personnes noires, alors que le Ku Klux Klan (KKK) était encore très actif en Alabama dans les années 1970.
Selon une anecdote qui ne s’est pas retrouvée dans le balado, format compact exige, Boule Noire et le KKK ont d’ailleurs eu une brève confrontation.