Washington, Berlin, Paris et Londres hésitent à se priver des hydrocarbures russes
Radio-Canada
Les États-Unis, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni se disent déterminés à imposer d'autres sanctions contre la Russie, 10 jours après le début de sa campagne militaire en territoire ukrainien. Leurs dirigeants, néanmoins, tergiversent encore quant au bien-fondé d'un embargo sur le pétrole et le gaz exportés par Moscou.
Dans un bref communiqué publié lundi, la Maison-Blanche a fait savoir que le président américain Joe Biden s'était entretenu plus tôt dans la journée avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Boris Johnson.
Les trois hommes, souligne-t-on, ont convenu de continuer de faire payer à la Russie son invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine et de fournir une assistance sécuritaire, économique et humanitaire à l'Ukraine.
Nulle part dans le communiqué ne fait-on mention d'un éventuel embargo sur les hydrocarbures russes, une possibilité qui a secoué les marchés, lundi. Mais la question a été débattue lors de la rencontre, a confirmé la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, en point de presse.
Le président Biden n'a pas pris de décision à ce stade sur un éventuel embargo, a précisé Mme Psaki, insistant sur les circonstances très différentes pour les Européens et les Américains – les premiers étant plus dépendants des hydrocarbures russes que les seconds.
Afin de pallier une éventuelle réduction des importations de brut russe, Washington jongle avec plusieurs options. Première source étrangère de pétrole pour les États-Unis (61 % des volumes), le Canada pourrait notamment augmenter ses exportations vers son voisin américain.
Mais selon le quotidien The New York Times, le gouvernement Biden a aussi repris contact avec le régime vénézuélien de Nicolas Maduro pour étudier l'assouplissement éventuel des sanctions qui visent le pays depuis 2019.
Les États-Unis négocient également avec l'Iran la relance de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien. Un succès permettrait de lever les sanctions sur le pétrole iranien et d'ajouter 1,3 à 1,5 million de barils par jour sur le marché.
Enfin, selon plusieurs médias américains, les conseillers de Joe Biden étudient la possibilité d'un déplacement en Arabie saoudite pour tenter de convaincre le royaume de produire davantage d'or noir, ce qu'il s'est pour l'instant refusé à faire malgré la flambée des prix.
