Voyager autrement : voici comment on peut admirer respectueusement les éléphants en Thaïlande
Le Journal de Montréal
C’est pour plusieurs le point d’orgue d’un voyage en Asie du Sud-Est : la rencontre avec ce fascinant pachyderme qu’est l’éléphant. Mais une telle rencontre se doit d’être réalisée dans la mesure du possible le plus respectueusement et éthiquement possible.
En Thaïlande, les éléphants en captivité sont devenus une véritable manne financière du tourisme au tournant des années 90 après l’entrée en vigueur d’une loi d’interdiction visant les exploitants forestiers qui les utilisaient pour le transport du bois. Le gouvernement a alors favorisé leur dressage aux fins de tours, de numéros d’attraction et de cirque en rémunérant notamment les mahouts qui les dressaient.
Heureusement, les consciences se sont éveillées avec l’intérêt médiatique et l’intervention de certains organismes, et les spectacles et balades à dos d’éléphants se font désormais pointer du doigt.
Il faut comprendre que pour être dressés, les éléphants subissent un rituel appelé phajaan. Selon la croyance ancestrale, il s’agit de séparer l’esprit d’un éléphant de son corps afin qu’il perde son instinct et ses réflexes, mais concrètement, il s’agit de soumettre l’éléphant à des méthodes cruelles jusqu’à ce qu’il accepte de faire tout ce qu’on lui demande. Le phajaan dure entre 4 et 6 jours et est réalisé sur de jeunes éléphants qui sont battus, affamés et privés de sommeil. On dit que la moitié d’entre eux ne survivent pas...
Des sanctuaires aux noms parfois trompeurs
Ainsi, bien que certains endroits persistent à proposer ses balades à dos d’éléphants, face à la sensibilisation croissante du public aux problèmes de bien-être des éléphants en captivité, des « sanctuaires » ou « centres de réhabilitation » ont fait leur apparition où l’on peut les baigner et les nourrir.
S’y démêler s’avère parfois compliqué. Certains adoptent vraiment une démarche éthique respectueuse de l’éléphant alors que d’autres se contentent d’apposer ces termes à côté de leur ancien nom de camp. Et même si le bien-être respectueux de la bête est mis de l’avant, le fait qu’elle ne soit pas complètement en nature et qu’elle ait un contact avec les humains est aussi parfois décrié. En général, dès que l’éléphant se trouve dans un centre dirigé par l’homme pour le tourisme, même dit «éthique», l’éléphant est passé par la phase du phajaan. Sujet complexe donc, mais la majorité des éléphants ne pouvant retourner à la nature, en raison de la perte d’habitat et de lois strictes, ces sanctuaires demeurent malgré tout une alternative beaucoup plus éthique aux camps de trekking.
J’en ai visité un à Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, et l’expérience s’est avérée exceptionnelle. Je suggère d’y passer minimalement une nuitée lorsque faire se peut afin de bien s’imprégner de l’expérience.
Attention, entretenir de tels centres implique des coûts relativement élevés, alors soyez prêt à allonger les bahts. L’idéal demeurera toutefois toujours de les observer dans leur milieu naturel. Peu d’endroits en Thaïlande permettent d’observer des éléphants sauvages, mais il est possible d’en voir dans le parc national de Khao Yai et le parc national de Kui Buri.
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