Vol de données chez Desjardins : l’ex-employé ne voulait « aucune médiatisation »
Radio-Canada
Sébastien Boulanger-Dorval aurait offert de dévoiler l’identité d’une entreprise à qui il avait vendu des informations en échange d’aucune médiatisation et du « chômage ».
Des documents rendus publics par le tribunal lundi à la demande des médias dévoilent de nouveaux détails sur les intentions de l’ex-employé de Desjardins démasqué par l’institution financière au printemps 2019.
On apprend notamment que le 27 mai 2019, Sébastien Boulanger-Dorval aurait eu une deuxième rencontre en moins de 24 heures avec la direction des enquêtes et des technologies de Desjardins, accompagné au téléphone par son avocat.
Lors de cette rencontre, Sébastien Boulanger-Dorval a imploré d'obtenir du chômage et de ne pas avoir d'accusation au criminel ainsi qu'aucune médiatisation de l'événement en échange du nom de la compagnie à qui il a vendu des informations, peut-on lire dans une demande de mandat de perquisition de la Sûreté du Québec (SQ) chez Desjardins.
La veille, Desjardins avait perquisitionné au domicile de son ex-employé en vertu d’une ordonnance de type Anton Piller, une mesure exceptionnelle s'appliquant dans le cadre d’un recours civil, qui oblige une personne à laisser la partie adverse exécuter chez elle une perquisition et une saisie.
Un montant de 30 100 $ aurait été trouvé chez lui ainsi que de nombreuses cartes Visa prépayées. Tard en soirée, Boulanger-Dorval aurait avoué, lors d’une première rencontre, qu’il vend[ait] des informations confidentielles et des bases de données relatives à des clients de Desjardins [...] depuis quinze (15) mois à raison d’environ une vente aux deux ou trois mois, sans dévoiler toutefois l’identité de l’acheteur.
Plus tôt dans la journée du 27 mai 2019, la direction des enquêtes chez Desjardins a craint un moment que Boulanger-Dorval profite d’un exercice d'évacuation en cas d'incendie prévu ce jour-là pour pénétrer à l'intérieur de l'immeuble sans carte d'accès, révèlent les documents obtenus par Radio-Canada.
Une équipe de filature privée mandatée par Desjardins aurait aperçu Sébastien Boulanger-Dorval se rendre au 150, des Commandeurs, à Lévis, et qu'il a été perdu de vue à cet endroit. La carte d'accès de l’ex-employé au siège social avait été désactivée.
Étant donné le risque de destruction de la preuve, un conseiller en cybermenaces aurait pris place au bureau de Sébastien Boulanger-Dorval afin de protéger les biens à son bureau puisqu'il y avait plusieurs personnes qui rôdaient autour [...] et que Sébastien Boulanger-Dorval aurait appelé une personne pour lui demander d'aller à son bureau chercher quelque chose.