Vivre avec la peur du lendemain : la crise du logement à Fernie
Radio-Canada
La saison de ski commence à peine dans les Rocheuses canadiennes, que déjà les travailleurs saisonniers frappent un mur à leur arrivée. Depuis le début de la pandémie, trouver un toit dans ces municipalités prisées pour les sports d'hiver et le plein air ressemble à un parcours du combattant.
Alexis Gaudreault nous donne rendez-vous dans une ruelle peu fréquentée, derrière une épicerie. Le Montréalais de 21 ans vient de finir sa journée de 12 heures de travail et range l’intérieur de sa voiture qui lui sert aussi de maison.
Alexis Gaudreault travaille à la station de ski de Fernie, payé au salaire minimum. Je fais de la neige artificielle, décrit-il.
Il ne dort pas sur sa banquette arrière depuis trois semaines par choix. Le jeune homme n'arrive pas à trouver un logement qui rentre dans son budget, fixé à 500 $ par mois.
Je cherche pas mal chaque jour, une à deux heures. C'est soit trop cher ou ça se fait pogner trop rapidement, dit-il.
Le coffre de sa voiture lui sert de comptoir de cuisine et le centre aquatique de la ville lui permet de se doucher. C'est pas facile. Il fait froid. Tu te sens seul dans ta voiture. Avec l’hiver qui s’en vient, ça va être touchy (délicat), avoue-t-il.
Malgré les températures qui baissent un peu plus chaque jour, Alexis Gaudreault reste optimiste : j’ai l’impression que je vais rencontrer des gens et que tout va bien se passer.
Ils sont plusieurs à dormir dans leur véhicule, à l’auberge de jeunesse ou sur le canapé d’une connaissance en espérant recevoir une réponse positive sur un des groupes Facebook dédiés à la recherche de logement à Fernie.
Sabrina Lavallée s’estime chanceuse. J’ai vu plusieurs personnes dormir dans leur auto. C’est inquiétant, avoue-t-elle.