Une vaste opération contre la cybercriminalité conduit à un millier d’arrestations
Radio-Canada
Un millier de personnes suspectes ont été interpellées, et environ 34 millions de dollars, saisis dans le cadre d'une vaste opération de lutte contre la cybercriminalité conduite sur tous les continents par Interpol, selon ce qu’a annoncé vendredi l'organisation internationale de coopération policière.
L'opération baptisée HAECHI-II s'est déroulée entre juin et septembre 2021. Elle a notamment révélé que des groupes criminels organisés transnationaux utilisaient Internet pour soustraire des millions de dollars de leurs victimes avant de les reverser sur des comptes bancaires à travers le monde entier.
Au total, 1003 personnes ont été interpellées, 2350 comptes bancaires, saisis, et plus de 50 avis, émis, visant des faits d'usurpation d'identité, d'investissements frauduleux et de blanchiment d'argent en lien avec des paris illégaux, selon ce que précise Interpol dans un communiqué.
« On est loin des idées reçues en matière de fraude en ligne, qui relèveraient d'une criminalité de faible envergure. »
Interpol cite ainsi l'exemple d'une importante entreprise textile colombienne dont le dirigeant s'était vu usurper son courriel, en vue de transférer 20,4 millions de dollars sur deux comptes bancaires chinois. La moitié de cette somme avait déjà été transférée lorsque la fraude a été découverte.
Saisies, les autorités judiciaires colombiennes ont alors rapidement contacté le bureau d'Interpol à Bogota et, grâce à une coopération entre les bureaux de Pékin, de Bogota et de Hong Kong, les fonds transférés ont été gelés. Au total, 94 % du montant ont été interceptés en un temps record, sauvant l'entreprise de la faillite, selon Interpol.
« Arrêter en cours de route les crimes financiers en ligne, avant que l'argent ne disparaisse dans les poches des personnes qui vont le transférer, est une course contre la montre. »
Le dossier colombien a également permis la mise au jour d'une application mobile malveillante baptisée Squid Game, le nom de la série sud-coréenne à succès diffusée sur Netflix. Il s'agissait d’un virus permettant, une fois l’application téléchargée, de pirater les informations bancaires de l'utilisateur ou l'utilisatrice et de payer des services premium sans son accord.
La poussée de la criminalité financière en ligne née de la pandémie de COVID-19 ne montre aucun signe d'essoufflement, observe de son côté Jürgen Stock, secrétaire général d'Interpol.