Une universitaire en prison pour avoir harcelé son ex-amant
TVA Nouvelles
La chercheuse universitaire reconnue coupable d’avoir pourri la vie de son ex-amant en l’accusant faussement d’être un violent agresseur sexuel passera un an derrière les barreaux.
« Il ne faut surtout pas sous-estimer le pouvoir des mots, qui peuvent devenir une arme et faire des ravages dans la vie d’une victime. L’accusée s’est acharnée à détruire la réputation de [la victime]. [...] Elle a nui considérablement à sa santé et son bien-être physique et psychologique, tout ça, uniquement avec la force des mots », a soutenu vendredi la juge Hélène Di Salvo, en rendant sa sentence contre Ann Letellier au palais de justice de Sorel.
La chercheuse renommée dans son milieu avait assuré aux membres du jury durant son procès que c’était plutôt elle la victime et qu’elle avait décidé de dénoncer son « agresseur » en raison du mouvement #MoiAussi.
Durant plusieurs jours, les jurés ont été plongés dans l’intimité sexuelle des amants.
Avec grande gêne, le plaignant avait dû relater dans les moindres détails des ébats impliquant parfois des objets, comme des menottes ou des fruits et légumes.
Au terme du procès, le jury l’a reconnue coupable de harcèlement et d’extorsion.
Dans sa décision vendredi, la magistrate a complètement rejeté du revers de la main les allégations de Letellier, comme quoi elle a été « violée, abusée et agressée sexuellement », au point de subir des « sévices corporels graves ».
« L’accusée n’a jamais été victime d’agression sexuelle. [...] Il ressort de la preuve au procès qu’ils avaient des relations sexuelles sadomasochistes, quelque peu marginales », a estimé la juge Di Salvo.
La magistrate a énuméré plusieurs contradictions dans le témoignage de Letellier en disant ne lui accorder aucune crédibilité.