Une société de la Couronne au cœur d’un scandale en France
Radio-Canada
L’Office d'investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC), le principal actionnaire du groupe français Orpéa, a perdu des centaines de millions de dollars en une semaine en raison de la chute en bourse du groupe, qui est au beau milieu d’un scandale outre-Atlantique.
Orpéa, chef de file mondial des résidences pour aînés et des cliniques privées, a sombré en bourse depuis les révélations d’un journaliste dans son livre Les Fossoyeurs. Cette enquête-fleuve accuse l'entreprise de maltraitance envers les personnes âgées, entre autres.
C’est en 2013 que l’Office d'investissement du régime de pensions du CanadaOIRPC, une société de la Couronne qui place de l’argent de la caisse du Régime de pensions du Canada pour obtenir le meilleur rendement possible , est devenu l’actionnaire principal du groupe Orpéa, à hauteur de 15 %.
L’Office d'investissement du régime de pensions du CanadaOIRPC investit notamment dans des actions de sociétés, peut-on lire sur son site Internet.
L’investissement initial de l’Office dans Orpéa était de 320 millions d’euros (plus de 450 millions de dollars actuels). Mais depuis la sortie de l’enquête journalistique qui cible Orpéa, son placement a perdu plus de 600 millions de dollars canadiens en une semaine.
Le journaliste indépendant Victor Castanet s’est penché durant trois ans sur ce qui se passe dans les résidences pour aînés du géant Orpéa, qui possède plus de 1200 établissements en Europe et en Amérique latine. Dans son livre, le journaliste dénonce une course à la rentabilité réalisée sur le dos des personnes âgées, et dit observer plusieurs entorses à la loi, notamment du détournement d’argent public.
Il multiplie les témoignages, comme celui de Saïda, auxiliaire de vie, qui devait rationner le nombre de couches qu’elle donnait chaque jour dans l’établissement du groupe pour lequel elle travaillait. C’était trois par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade, qu’il ait une gastro, qu’il y ait une épidémie. Personne ne voulait rien savoir , peut-on lire dans l’enquête.
Dans son ouvrage, il décrit aussi une patiente couverte de bleus, d’autres qui ont perdu 20 kilos en moins de trois mois. Le tout, dans une résidence dont le mois coûte entre 6500 et 12 000 euros par mois (entre 9000 et 17 000 $).
Le groupe Orpéa a refusé de répondre aux questions du journaliste. Il qualifie ses accusations de mensongères, outrageantes et préjudiciables et a saisi ses avocats.
