Une série sur Alexandre Cazes, le « roi » québécois du dark web mort en Thaïlande
Radio-Canada
Les journalistes Monic Néron et Simon Coutu s’unissent pour la première fois afin de créer une série documentaire pour Radio-Canada sur le mystère entourant Alexandre Cazes, alias Alpha_02. Jusqu’à sa mort, survenue il y a cinq ans, ce jeune Trifluvien était à la tête du plus gros marché transactionnel du web caché (dark web), Alpha Bay, un site clandestin où étaient vendues des substances illicites et des armes à feu.
Le 12 juillet 2017, Alexandre Cazes a été retrouvé mort dans sa cellule à Bangkok, en Thaïlande, où il était détenu sur ordre du Federal Bureau of Investigation (FBI), en attente de son extradition vers les États-Unis. La thèse du suicide a été retenue, même si les circonstances liées à sa mort demeurent nébuleuses à ce jour.
Pour l’entourage du jeune homme de 25 ans originaire de Trois-Rivières, la nouvelle est tombée comme une tonne de briques : peu de gens se doutaient en effet que le prodige de l’informatique utilisait ses talents à des fins criminelles.
Ses proches, dont sa mère, s’ouvriront publiquement pour faire la lumière sur cette histoire dans Alpha_02 : le mystère Alexandre Cazes, qui est actuellement en tournage.
C’est la première fois que sa mère parle aux médias. La GRC [Gendarmerie royale du Canada] nous parle, les autorités américaines nous parlent, les procureurs, l’IRS [l’agence du revenu fédérale américaine]... On va aussi aller en Thaïlande, où on est en contact avec les autorités, résume Simon Coutu, qui travaille sur le dossier depuis cinq ans.
Avant son arrestation, Alexandre Cazes menait un train de vie ultraluxueux en Thaïlande, où il résidait depuis quatre ans. En plus de sa fortune en cryptomonnaies, devises dont il avait anticipé la flambée très tôt, il détenait également plusieurs voitures de luxe et des propriétés à travers lesquelles il pouvait blanchir son argent.
À l'époque, le FBI a affirmé qu’AlphaBay était le plus gros marché illicite de vente en ligne du monde, dépassant même le tentaculaire site web Silk Road, fermé par les autorités en 2013. La plateforme aurait servi plus de 200 000 acheteurs et acheteuses et était fréquentée par 40 000 vendeurs et vendeuses.
Derrière une apparence de consultant et de travailleur en informatique légitime, [Alexandre Cazes] dirigeait une entreprise planétaire et multimillionnaire dont le chiffre d’affaires a atteint un milliard, selon les autorités, expliquait le journaliste de La Presse Vincent Larouche en 2017.
À travers leur enquête, Simon Coutu et Monic Néron espèrent faire la lumière sur ce qui a mené ce jeune homme de Trois-Rivières à devenir une figure majeure du web caché en quelques années.