Une politique pour interdire les initiations, ça fonctionne?
Radio-Canada
Ce n’est pas en inscrivant sur un bout de papier que les initiations sont interdites qu’on va repousser les abus dans les programmes sportifs, a martelé en commission parlementaire Fabrice Labeau, responsable de la vie étudiante à l’Université McGill.
Celui-ci a été invité mercredi à s’exprimer à l’invitation des parlementaires, à la suite du scandale qui secoue le hockey junior canadien. Les députés souhaitaient, disent-ils, voir s’il y a des leçons à tirer d’incidents largement médiatisés, survenus dans les programmes sportifs de l’Université McGill en 2005 et 2017.
En 2005, McGill a suspendu les activités de son équipe de football, alors qu’il restait deux matchs à la saison, à la suite d’une plainte déposée par une recrue qui avait alors allégué avoir été agressé sexuellement par ses coéquipiers.
Fabrice Labeau croit que son institution a apporté de réelles améliorations au sein de ses programmes et, qu’aujourd’hui, les étudiants-athlètes sont plus en sécurité qu’ils ne l’étaient en 2005. Mais il a aussi lancé un avertissement.
« On a tout mis en place. Tout défini. Et on a quand même eu un autre événement en 2017. Nous ne sommes pas à l’abri de récidives, personne ne l’est. On ne peut pas avoir l’illusion de tout contrôler. »
La politique universitaire contre les initiations est redistribuée chaque année aux responsables et aux étudiants-athlètes. Elle comprend une liste exhaustive et très précise d'activités prohibées.
Après avoir fait la lecture de cette liste en commission, le député Enrico Ciccone a d'ailleurs souhaité que la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) s'en inspire.
La politique interdit notamment de servir de l’alcool à un mineur, ou de participer à des concours de calage d’alcool.
Mais en 2017, un membre de l’équipe de basketball a été intoxiqué contre son gré, forcé d’ingérer de grandes quantités d’alcool.
