Une nouvelle vague venue d’Afrique à découvrir au TIFF
Radio-Canada
Avec des films très différents, tant sur le plan thématique que sur la forme, les films africains projetés au Festival international du film de Toronto (TIFF) brillent par leur pertinence et leur originalité. Deux longs métrages réalisés par des francophones affirment une identité africaine forte et revendiquée dans des genres très originaux.
Saloum, un film projeté dans le cadre de la sélection Midnight Madness, qui met en vedette les films de genre, est réalisé par Jean-Luc Herbulot et produit par Paméla Diop qui ont établi leur maison de production, Lacmé Studios, à Dakar au Sénégal.
Le film commence comme un film à suspense classique, ancré dans la réalité du coup d’État en Guinée-Bissau de 2003. Trois mercenaires et un trafiquant de drogue prennent la fuite quand une panne oblige les quatre compères à faire escale dans la région du Siné Saloum, une région située entre le Sénégal et la Gambie. Petit à petit, la situation va dégénérer parce que le Saloum, c’est la région des esprits.
Le réalisateur Jean-Luc Herbulot estime qu’il était nécessaire d’ancrer le film dans la réalité pour pouvoir y intégrer des éléments surnaturels qui, même s’ils sont partie intégrante de la culture de la région, sont peu exploités dans le cinéma.
Alors qu’il côtoie ces éléments magiques ou surnaturels depuis son enfance, il se dit intrigué par le sujet parce qu’il n’est pas assez raconté.
Pour Paméla Diop, la productrice du film, l'avenir de la création africaine passera par un regard original, mais aussi par un développement des coproductions internationales pour toucher un public mondial.
On est encore souvent dans un miroir de ce que le monde extérieur va percevoir de l’Afrique. À partir du moment où il va y avoir d’autres horizons, c’est important d’avoir des collaborations avec d’autres pays [...] On se dit que tout ce métissage va ouvrir la voie à des trésors qui restent à découvrir.