Une nouvelle taxe apparaît à Montréal (mais ne change rien)
Radio-Canada
Plus de 415 000 comptes de taxes municipales arrivent cette semaine dans les boîtes aux lettres, un peu partout dans la métropole. Une nouvelle ligne s'y ajoute : la « taxe relative aux dettes ancienne ville ». Mais les propriétaires n'ont rien à craindre : elle ne gonfle pas leur facture.
Le taux de cette taxe est simplement déduit de la taxe générale de la Ville de Montréal. L’administration municipale explique qu’elle vient ainsi remplacer un ancien mode de financement des dettes des villes, qui existait avant les fusions municipales de 2002. Par conséquent, il ne s’agit pas d’une augmentation de taxes.
L’experte en fiscalité municipale de l’UQAM, Danielle Pilette, y voit davantage une question de transparence. C’est préférable d’indiquer quelle est la part des revenus de taxes qui couvre ce fardeau de la dette, souligne-t-elle.
À la taxe générale et celle des dettes, pour la ville-centre, il faut ajouter la contribution à l’Autorité régionale de transport métropolitain et les taxes spéciales relatives aux services de l’eau et de la voirie.
En 2022, ces taxes pour les immeubles résidentiels totalisent 70,23 cents par tranche de 100 $ sur la valeur foncière de la propriété. Comme chaque année, les taux d’imposition diminuent; la baisse s’établit à environ 2 % par rapport à 2021. Il en va généralement de même pour les deux autres taxes d'arrondissement relatives aux services et aux investissements.
L’objectif est d’éviter que les comptes de taxes n'explosent en raison de la hausse de la valeur au rôle des immeubles. Cette évaluation ne représente toutefois pas celle du marché. La ville est toujours en retard sur le marché immobilier, soutient Danielle Pilette. Ça représente une aubaine d’une certaine façon.
En moyenne à Montréal, en tenant ainsi compte de la valeur foncière des propriétés, les charges fiscales totales progressent de 2 % en 2022, comme l'a promis la mairesse Valérie Plante, soit 83 $ pour une maison unifamiliale de 535 000 $. Individuellement, le compte de taxes variera selon les décisions prises par le conseil d'arrondissement et la variation de l’appréciation de la résidence.
Dans certains cas, ça va au-delà [des 2 %], on ne va pas se le cacher, admet Mme Plante. Je pense à des arrondissements comme l’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, qui a augmenté ses taxes locales de 34 %. C’est du jamais-vu. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que le rôle foncier est déterminé par Québec en fonction de l’évolution des quartiers et du prix des maisons.
En 2018, la mairesse Plante avait été critiquée pour ne pas avoir respecté son engagementà réaliser son programme sans hausser les taxes au-delà de l’inflation. Elle s’était justifiée en indiquant qu’elle faisait seulement référence à la hausse de la taxe générale en campagne électorale.