Une mère reconnue coupable de séquestration et voies de fait sur sa fille
Radio-Canada
Une mère de famille de Lebel-sur-Quévillon a été reconnue coupable, mercredi, de séquestration et de voies de fait sur l’une de ses filles.
Les faits dans cette affaire ont eu lieu entre 2011 et 2019, alors que la victime était âgée entre 8 et 14 ans. Elle a aujourd’hui 17 ans et une ordonnance du tribunal protège son identité.
Alors qu’elle était âgée entre 6 et 10 ans, la victime a été enfermée à plusieurs reprises dans la chambre qu’elle partageait avec sa sœur, au moment du coucher, avec l’aide d’un loquet installé à l’extérieur, sur la porte. Il est aussi arrivé à deux occasions qu’elle y soit enfermée pendant des jours pour la punir.
Au procès, la mère a affirmé l’avoir fait quand elle était agitée et pour sa sécurité, parce que l'enfant avait fui sa chambre une fois, à l’âge de 4 ans. Dans son verdict rendu au palais de justice d’Amos, la juge Marie-Chantale Brassard, de la Cour du Québec, a qualifié ses craintes de déraisonnables et irrationnelles. D’autant plus qu’elle a dit qu’elle déverrouillait la porte quand elle allait se coucher à son tour.
Lors d’un épisode où sa fille était dans un état second, un blocage qui semble être une sorte de mécanisme de défense de la victime, sa mère a reconnu l'avoir frappée au visage. Le tribunal a aussi retenu deux autres cas de violence physique et chaque fois, la victime avait entre 12 et 14 ans.
Le jugement explique que la mère a tenté de minimiser la gravité des gestes, estimant avoir utilisé la force nécessaire pour discipliner sa fille, une défense rejetée par le tribunal.
« Au niveau de la discipline, la protection accordée à un parent ne peut en aucun cas s’appliquer à un coup à la tête ou pour corriger un adolescent. »
Les témoignages du frère, de la sœur et de la grand-mère de la victime, qui se sont clairement rangés du côté de l’accusée, n’ont par ailleurs pas été jugés crédibles par le tribunal. La juge Brassard a par contre cru la victime et une voisine qui l’a hébergée durant la semaine pendant plus de six mois. Cette dernière a pu témoigner de l’état d’esprit de la victime, parler de ses épisodes de blocage et mieux situer les événements dans le temps.
La jeune fille a quitté le domicile familial avec le concours de la Direction de la protection de la jeunesse, après avoir exprimé des idées suicidaires en 2019. Elle n’a plus de contacts avec sa famille depuis.