
Une lente partie d’échecs se joue entre les progressistes et les conservateurs au N.-B.
Radio-Canada
Les chicanes internes au sein du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick passionnent les amateurs de politique d’un bout à l’autre du pays. Dans tout ce vacarme, il y a une lente partie d’échecs qui se joue, un coup à la fois. Qui, de Blaine Higgs et les conservateurs ou de Daniel Allain et les progressistes, resteront debout à la fin?
La partie d’échecs est entamée depuis plusieurs mois déjà. Avec les démissions récentes de deux ministres et l’expulsion de deux autres, on sent que la partie tire à sa fin et qu’un vainqueur devra être désigné.
C’est le départ fracassant de Dominic Cardy qui a marqué le coup d’envoi. Dans sa lettre incendiaire, il a dépeint le premier ministre Higgs comme un homme avide de contrôle, qui se soucie peu des études et des données pour faire avancer ses propres idées.
Bien qu’aucun ministre ne se soit officiellement rangé du côté de Dominic Cardy, ses propos ont résonné dans les rangs conservateurs. Peu de temps après, Daniel Allain a mis en garde le premier ministre qu’il n’accepterait aucun recul sur la question des langues officielles.
Il n’en fallait pas plus pour que plusieurs progressistes des conservateurs voient en lui un potentiel successeur pour Blaine Higgs.
Ces frondes de Cardy et Allain ont piqué à vif le premier ministre. Blaine Higgs, qui donnait des signes de vouloir se retirer, semble depuis plus déterminé que jamais à rester.
Au discours sur l’état de la province, il a nargué ceux qui l'imaginaient déjà passer ses hivers en Floride. Et il a mis les bouchées doubles pour laisser en héritage un programme politique plus à droite que ce à quoi nous ont habitué les progressistes-conservateurs.
Au-delà des controverses entourant l’immersion français et les langues officielles, c’est finalement la politique 713 sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans les écoles qui a véritablement cristallisé la profonde division qui existe chez les conservateurs.
Elle a aussi permis de séparer clairement le caucus en deux : ceux qui appuient Blaine Higgs, ses politiques conservatrices et son style de leadership rigide, et ceux qui souhaitent des politiques plus progressistes, avec Daniel Allain en tête.
