Une étudiante philippine qui voulait préserver sa langue la redécouvre au Canada
Radio-Canada
Une étudiante de l’Université de l’Alberta originaire des Philippines voulait préserver son dialecte local, qu’elle croyait en voie de disparition. Ses études au Canada lui ont toutefois permis de le redécouvrir.
Le dialecte appelé Chavacano, un dérivé de la langue espagnole parlé par environ 1 million de personnes de la région de Zamboanga City, aux Philippines, était au coeur des préoccupations de Mikaela Yeo.
Il sonne comme de la musique, quand les gens le parlent, explique-t-elle. Il est plutôt utilisé dans les discussions de tous les jours, mais jamais dans un contexte universitaire.
L’étudiante avait décidé de refaire la maquette d’un dictionnaire de Chavacano dans un cours de design lorsque l’auteur de l’ouvrage en ligne lui a demandé si elle voulait l’aider à publier un dictionnaire en papier.
J’étais surprise, raconte-t-elle. C’est ainsi qu’elle a accepté de travailler à la révision du dictionnaire en ligne et à sa publication en format papier avec Gefilloyd De Castro, du Collège des sciences et technologies marines de l’État de Zamboanga.
Lorsqu’elle était plus jeune, Mikaela Yeo croyait que sa langue maternelle était à l’article de la mort. Pourtant, elle ne l’a jamais parlée autant que depuis son arrivée au Canada.
J’ai découvert à quel point elle est unique et à quel point il est important de parler sa propre langue, explique-t-elle.
L’une des raisons qui l’ont incité à se lancer dans l’aventure du dictionnaire est la possibilité de l’offrir à sa grand-mère, qui vit à Zamboanga City et qui est l’une des seules autrices et interprètes de chansons en Chavacano des Philippines.
Je veux préserver la langue qu’elle aime.