Un gros test
Le Journal de Montréal
Voilà que l’équipe de Washington doit faire un long bout de chemin sans le quart-arrière Ryan Fitzpatrick. C’est triste pour le vieux routier qui s’est attiré la sympathie des amateurs de football au fil des ans, mais les clés de l’attaque appartiennent maintenant à Taylor Heinicke, qui obtient la chance de sa vie.
Blessé à la hanche, le sympathique barbu aux 176 vies n’aura amorcé qu’un match à Washington. Il en était à sa neuvième franchise avec au moins un départ, mais sa blessure à la hanche le confinera loin du terrain pendant de longues semaines et il ne rajeunit pas, à 38 ans.
Plusieurs s’attendaient à voir débarquer en renfort l’ancien poulain de l’entraîneur-chef Rivera, Cam Newton. En Heinicke, Washington dispose toutefois d’un quart-arrière qui mérite une opportunité, dès demain soir, face aux Giants.
Pour ceux qui l’auraient oublié, Heinicke avait très bien paru lors du duel éliminatoire en janvier dernier face aux éventuels champions, les Buccaneers. Il avait amassé 306 verges par les airs avec une passe de touché et avait ajouté 46 verges au sol avec un touché, dans un revers de 31 à 23.
En relève dimanche dernier à Fitzpatrick, il a mieux joué que lui, complétant 11 de ses 15 passes pour 122 verges et un touché. De par sa capacité à improviser et à bien se déplacer, il semble inspirer les siens et amener une énergie contagieuse.
Une belle histoire
Heinicke, après tout, c’est l’histoire du gars qui n’aurait jamais dû évoluer dans la NFL. Ou du moins, ne plus y être depuis un bon moment.
Issu d’un programme universitaire peu renommé (Old Dominion), il a été ignoré au repêchage de 2015, puis embauché comme agent libre par les Vikings. Après deux saisons sur l’équipe d’entraînement, il a été libéré et a pris la route de la Nouvelle-Angleterre... pour deux petites semaines chez les Patriots.
Il s’est ensuite baladé de Houston à la Caroline, où les blessures ont mis fin à ses séjours.
Être l’un des meilleurs de son sport ne rime pas toujours avec millions de dollars dans le compte en banque et voitures de luxe. Plusieurs athlètes québécois, peu soutenus financièrement, en arrachent et font des sacrifices afin de pouvoir continuer à pratiquer leur discipline: travailler jusqu’aux petites heures du matin, renoncer à être propriétaire, dormir en pension lors des tournois...
Note de la rédaction : M. Picard est un ex-défenseur du Canadien qui a joué 253 matchs dans la LNH, en plus d’avoir joué professionnellement en Russie, en Suisse et en Allemagne. Analyste à TVA Sports, il est depuis quelque temps répugné par ce qu’il voit dans notre hockey mineur québécois. Il a découvert ses côtés les plus laids en suivant son fils dans les arénas.