
Un discours du Trône sur fond de pandémie et de réélection
Radio-Canada
À huit mois du scrutin provincial, Doug Ford sort de sa tanière et relance les travaux à Queen's Park avec une nouvelle session parlementaire. Le tout commence par un discours du Trône, une occasion pour les progressistes-conservateurs de faire le point sur la pandémie et les efforts déployés pour la traverser.
Au début septembre, le gouvernement Ford annonçait la prorogation de la législature ontarienne, qu’il justifiait par l’incertitude engendrée par la campagne électorale fédérale. Ne sachant pas qui remporterait les élections, les progressistes-conservateurs décidaient de prolonger leur pause estivale.
Les partis d’opposition avaient tous dénoncé ce report des travaux parlementaires, le qualifiant de « stratégique » et « partisan ». Doug Ford voulait surtout éviter de s'immiscer dans la campagne électorale fédérale et de nuire aux chances des troupes d’Erin O’Toole.
Ce hiatus maintenant terminé, le gouvernement est prêt à présenter ses priorités pour le reste du calendrier législatif. Le discours du Trône devrait aussi préparer le terrain à l’approche des élections provinciales de 2022.
Inévitablement, la pandémie sera un des thèmes centraux du discours prononcé lundi, indique la politologue à l’Université Western, Cristine de Clercy. Je crois que M. Ford va utiliser le discours du trône pour communiquer aux Ontariens le portrait de la situation sanitaire actuelle et de la démarche pour laisser la COVID-19 derrière nous , explique la politologue. Cristine de Clercy s’attend aussi à ce qu’il soit question de relance et de prospérité économique, un thème cher aux progressistes-conservateurs.
M. Ford en profitera pour jeter les bases politiques et stratégiques afin de préparer son parti pour la victoire en juin prochain, lorsqu’il devra se rendre aux urnes.
Le discours du trône pourrait aussi contenir des engagements plus profonds en matière de soins de longue durée, puisqu’il s’agit d’un des points faibles du gouvernement Ford, selon Mme de Clercy. D'ailleurs, il ne serait pas étonnant que les partis d’opposition exploitent cette faille à l’approche des élections en soulignant à gros traits les erreurs commises dans les foyers, particulièrement au début de la pandémie.
