Un débat plus serein
Radio-Canada
François Legault avait annoncé ses couleurs bien à l’avance et il s’en est tenu à son plan de match. Sur presque tous les thèmes, Gabriel Nadeau-Dubois a été sa cible principale. Il lui a reproché de vouloir taxer les fourgonnettes familiales, de souhaiter la décroissance de certaines industries et de vouloir se priver de la contribution des cliniques de chirurgie privées par simple idéologie.
La stratégie était chaque fois la même : soulever des doutes sur les conséquences qu’aurait la mise en place des propositions de Québec solidaire pour les citoyens ordinaires. Face à autant de reproches, Gabriel Nadeau-Dubois a accusé son vis-à-vis caquiste de faire de la désinformation et de mener une campagne de peur.
Sans être décontenancé, le co-porte-parole de Québec solidaire a parfois eu du mal à répondre, sur le fond, aux questions de François Legault. Après avoir brillé lors du premier débat, Gabriel Nadeau-Dubois a paru plus effacé, moins combatif lors de ce second affrontement.
Dominique Anglade, a contrario, a offert une bien meilleure performance que la semaine dernière. La cheffe libérale était moins scriptée, plus naturelle. Le format du débat lui aura aussi permis de mieux exposer ses idées.
Seule femme sur le plateau, elle s’en est pris au bilan de François Legault en matière de services de garde. Le manque de places, a-t-elle fait valoir, a des conséquences pour les familles, et plus particulièrement pour les jeunes mères. L’attaque a porté et la cheffe libérale voudra sans doute faire du millage avec ce filon.
Fidèle à ce qu’il avait été lors du premier débat, Paul St-Pierre Plamondon s’est de nouveau illustré par son ton calme et posé. Implacable sur la question de la langue, il a mis en exergue l’incapacité de François Legault à faire des gains auprès du gouvernement fédéral, allant même jusqu’à comparer son adversaire à Jean Charest et à Philippe Couillard. Prétendre que l’indépendance parviendrait à régler les problèmes du système de santé québécois était toutefois un peu fort de café.
Sur le thème de la pandémie, François Legault a refait le coup du dernier débat à Éric Duhaime. Traitant son vis-à-vis d’agitateur, le chef de la CAQ l’a placé sur la défensive en lui demandant combien d’aînés il aurait été prêt à sacrifier afin d’alléger les contraintes sanitaires.
Éric Duhaime, pour sa part, s’est montré incisif sur la question du troisième lien. Il a souligné avec efficacité les nombreux changements de cap du chef de la CAQ sur la réduction de la taille de l’État, ou encore, sur le projet GNL Québec.
Le chef conservateur a aussi pu profiter d’une question sur la place du privé en santé pour faire valoir sa différence. Moins énergique que jeudi passé, il n’est toutefois pas clair que le chef conservateur ait réussi à marquer des points au-delà du cercle de ses partisans.