Un «citoyen de 2e classe» depuis 2014
TVA Nouvelles
Alors que les besoins en santé mentale explosent, un médecin français spécialiste des dépendances de Saint-Jérôme attend depuis huit ans sa résidence permanente pour s’enraciner chez nous.
« Je suis au Québec depuis 2014. On aimerait avoir autre chose qu’un visa qui se renouvelle tous les deux ans », se désespère Jean-François Audubert, un médecin du Centre de réadaptation en dépendance (CRD) de Saint-Jérôme.
« Je n’ai eu aucune correspondance pour me dire que ça avançait. Rien », déplore celui qui se donne corps et âme, au CLSC et à l’hôpital de la région, depuis huit années déjà.
En mai dernier, Le Journal avait raconté l’histoire de ce médecin français de Strasbourg, qui n’arrivait pas à obtenir sa résidence permanente.
Depuis, le stress s’agrandit. Même s’il adore sa vie au Québec et qu’il trouve le pays et les gens accueillants, il a un nuage qui plane au-dessus de sa tête.
« Remplir ces papiers-là est une perte de temps inimaginable. Si vous saviez le temps que je passe à remplir ces documents tous les deux ans, et à les attendre. Sans parler des frais d’avocat », soupire-t-il.
Pour ne rien arranger, chaque fois qu’il revient de voyage, à la douane, il doit se justifier, faire des papiers, des déclarations, et marcher sur des œufs.
« Je ne suis pas criminel. Je suis médecin. Je travaille dans un hôpital. Je fais mon travail. Il n’y a pas de reconnaissance », laisse-t-il tomber.
Chaque deux ans, il doit payer un bon 1000 $ de formulaires et de paperasse. C’est cependant moins le coût de ces démarches fastidieuses qui l’agace que l’aspect symbolique, qui vient le chercher au plus profond de lui.