Ukraine et Russie : grand jeu diplomatique sur fond de tension extrême
Radio-Canada
Ce vendredi 21 janvier à Genève, les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, se rencontrent pour trouver l’insaisissable solution à la crise causée par les demandes de la Russie à l’Ukraine et à l’OTAN. Des demandes assorties de menaces directes, sous la forme de plus de 100 000 militaires massés aux portes de cette ex-république soviétique.
Moscou exige des Occidentaux la promesse écrite que l’OTAN renonce à toute expansion future. Plus encore, elle veut un retrait des forces armées occidentales des positions conquises sans combattre il y a un quart de siècle, dans la foulée de l’effondrement de l’Union soviétique.
Durant les années 1990 et 2000, la faiblesse de la Russie sous le président Boris Eltsine avait permis à de nombreux pays de l’ex-Bloc de l’Est – dont la Pologne, la Hongrie et la Roumanie – et à trois ex-républiques soviétiques – les pays baltes – de se joindre à l’Union européenne et à l’OTAN.
Pour défaire la catastrophe stratégique vécue par la Russie dans les années 1990, Vladimir Poutine rêve en quelque sorte d’un retour au statu quo ante d’il y a 25 ans. Et d’une réintégration de l’Ukraine à la Russie dont, selon ses propres mots, elle n’aurait jamais dû se séparer.
L’inquiétude monte en Europe devant ces tensions russo-ukrainiennes et devant les nouvelles annonces de manœuvres militaires. Sans oublier les avertissements répétés des États-Unis contre Moscou et les appels de Washington pour l’unité occidentale.
C’est justement sur cette unité vacillante des Occidentaux face à Moscou que le président Joe Biden a émis des doutes dans sa longue conférence de presse du 19 janvier. Réfléchissant à voix haute et sans filtre, il a dit à cette occasion qu’une incursion russe en Ukraine lui semblait probable, voire certaine.
Il va y aller, il n’a pas le choix, a laissé tomber le président des États-Unis en parlant de son homologue russe et de l’Ukraine.
Le président américain a été très explicite, déclarant qu’il y a des différences au sein de l'OTAN sur ce que les pays sont prêts à faire, et jusqu’à quel point ils peuvent aller.
Il a dit que si Moscou décidait de simplement grappiller un peu de territoire à l’est et au sud de l’Ukraine au lieu de procéder à une invasion massive en bonne et due forme, alors bien des pays européens pourraient rechigner à sanctionner la Russie.