
Tuerie en Nouvelle-Écosse : les familles des victimes veulent se faire entendre
TVA Nouvelles
Près de deux ans après la tuerie de masse qui a fait 22 morts en Nouvelle-Écosse, les familles des victimes espèrent finalement être entendues lors d’une enquête indépendante qui s’amorcera mardi.
C’est au courant de la nuit du 18 au 19 avril 2020 qu’un homme déguisé en policier a provoqué la plus grande tuerie de masse de l’histoire du Canada.
Pour la fille d’une des victimes, la division de la Nouvelle-Écosse de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) doit expliquer pourquoi elle a attendu des heures avant d’avertir la population qu’un tireur fou se déplaçait dans la province.
«Nous voulons simplement une explication», a mentionné Darcy Dobson au «Globe and mail». La mère de Mme Dobson, Heather O’Brien, fait partie des victimes de ce drame.
«Comment peut-on envoyer une alerte pour demander aux personnes de rester à la maison la fin de semaine de Pâques, mais huit jours plus tard, ma mère a été tuée par un tireur fou, et on n’en dit rien au public? Si elle avait su, elle n’aurait jamais quitté la maison», a-t-elle ajouté.
Jusqu’à présent, les familles des victimes se disent en général déçues par l’enquête qui doit débuter mardi. À seulement une journée du début de l’audience, certaines d’entre elles affirment ne pas avoir reçu la liste des témoins qui seront appelés à la barre et ne savent donc pas si elles auront la chance de se faire entendre.
«Il semble que les familles et les victimes au premier degré auront très peu d’occasions de poser des questions lors de l’enquête, ou même de donner leur propre témoignage», a expliqué l’avocat qui représente les familles des victimes, Robert Pineo, qui estime que plusieurs de ses clients sont toujours traumatisés par le drame.
Du côté de la commission responsable de l’enquête, on affirme avoir travaillé de concert avec les proches des victimes. «Une enquête publique n’est pas un procès, il ne s’agit pas non plus d’attribuer un blâme [...]. Le travail de la commission consiste à déterminer ce qui s’est passé, pourquoi et comment cela s’est passé, afin de faire des recommandations qui aideront à faire en sorte que cela ne se reproduise plus», a expliqué l’avocate principale de la commission, Emily Hill.
