Tuerie de Portapique : les familles continuent de réclamer les témoignages des policiers
Radio-Canada
La Commission des pertes massives, en Nouvelle-Écosse, entamait lundi sa troisième semaine d’audiences sur la tuerie de Portapique. Elle continue d’entendre les arguments des avocats des familles des victimes et de ceux de la Gendarmerie royale du CanadaGRC, pour déterminer si 18 policiers seront appelés à témoigner sous serment.
Les familles des victimes veulent entendre de vive voix les témoignages des policiers qui sont intervenus directement à Portapique, leurs superviseurs qui étaient aux commandes de l’opération et un opérateur clé du 911.
Leurs avocats pourraient ainsi contre-interroger les policiers et leur poser des questions qui pourraient apporter des éclaircissements à certains documents qui détaillent les événements des 18 et 19 avril 2020.
Plusieurs questions demeurent sans réponse au sujet du commandement des opérations à Portapique, selon l’avocate Sandra McCulloch : par exemple, à savoir pourquoi un barrage routier a été érigé à l’ouest, mais pas à l’est de la communauté, sur la route 2.
Sandra McCulloch veut également interroger un officier superviseur, le sergent-chef Brian Rehill, à propos de son commentaire selon lequel l'envoi de plus de policiers dans l'enclave aurait créé le risque qu'ils se tirent les uns sur les autres.
Les familles des victimes souhaitent également comprendre pour quelles raisons seulement trois agents se trouvaient sur le terrain pendant les 90 premières minutes de la tuerie, comment le tueur a réussi à s’échapper de la traque et pourquoi la Gendarmerie royale du CanadaGRC a tardé à diffuser la description du tueur.
De leur côté, les avocats de la Fédération de la police nationale refusent que les agents comparaissent.
Les avocats de la Gendarmerie royale du CanadaGRC et du syndicat des policiers de la Gendarmerie royale du CanadaGRC ont affirmé que les questions aux agents peuvent être répondues par écrit et qu'il serait peut-être plus pertinent de les appeler plus tard au cours des audiences.
« Certains de ces hommes et ces femmes ayant 20, 25, 30 ans de services ont vu 22 personnes tuées ce jour-là, dont un des leurs. Ils sont traumatisés autant que les Néo-Écossais, voire plus. »