Trop de bilinguisme chez Air Canada? Une arbitre conclut que ce n’est pas le cas
Radio-Canada
Le syndicat représentant les employés d’Air Canada a été débouté, mardi, dans une décision consultée par Radio-Canada, après un litige avec l'entreprise qui dure depuis plus de quatre ans. Les plaignants affirmaient que le système de gestion des horaires du personnel augmentait le nombre d'agents de bord bilingues requis dans les vols au-delà de la limite convenue.
Cette limite est fixée dans une entente établie en 2015 entre le syndicat et l'employeur. Le document indique la nombre maximale d'employés bilingues qu'Air Canada peut exiger en fonction du type de vol.
Par exemple, lors de vols en provenance du Québec, en direction du Québec ou y transitant et menant vers l'Europe continentale, le Sud ou la Floride, tous les agents de bord doivent être bilingues. L'entreprise peut également demander un agent bilingue pour des vols outre-mer ayant un équipage de cinq personnes ou moins, et deux agents bilingues pour les équipages supérieurs à cinq personnes.
Le grief déposé en 2018 par le syndicat concerne le système d'optimisation des horaires d'employés Jeppesen, adopté quelques mois plus tôt par la compagnie aérienne.
Ce système accroît l'utilisation, par l'entreprise, du principe de jumelage. Un vol de Vancouver vers Calgary peut ainsi être jumelé à un vol de Calgary vers Montréal lors de l'attribution des horaires. Ces deux vols auront alors le même nombre d'employés bilingues requis, même s'ils ne se dirigent pas tous deux vers le Québec.
Selon le syndicat, ce principe a mené à un trop grand nombre d'employés bilingues exigé au cours de 2143 vols en février 2023, et lors de deux vols en octobre 2022.
Le désaccord avec Air Canada repose ainsi sur l'interprétation de l'entente, à savoir si elle s'applique aux vols individuels ou aux vols jumelés.
L'arbitre Michelle Flaherty tranche le débat dans sa décision. Les exigences linguistiques, affirme-t-elle, sont établies en fonction du système de jumelage et le syndicat était au courant de cette situation avant de signer l'entente.
Depuis au moins 2005, la compagnie a prévu des exigences de bilinguisme en fonction des jumelages et elle a généralement appliqué les maxima de couverture bilingue à travers le jumelage. Le syndicat était au courant de cette pratique depuis au moins 2011, indique l'arbitre.
