Troisième victoire de suite du CF Montréal en MLS, Patrice Bernier honoré
Radio-Canada
À la mi-temps, Patrice Bernier se tenait sur la ligne du centre, non loin des deux bancs, à peu près là où il avait séché ses larmes plus de cinq ans auparavant. Le capitaine éternel, source d’admiration jusque dans l’État brésilien du Parana, à en juger par le laisser-aller de Rafael Santos, trop occupé à applaudir Bernier pour recevoir la molle passe que lui destinait un de ses coéquipiers d’Orlando.
La logique était finalement respectée. Certes, il y a cette règle qui interdit quiconque de figurer au Mur de la renommée moins de cinq ans après sa retraite. Mais si un joueur est synonyme de l’Impact de Montréal dans l’imaginaire collectif, c’est bien le grand no 8. Son talent, son implication, son sérieux – son sérieux! Même si c’était sa journée, Bernier n’a pu s’empêcher de songer à l’enjeu.
On souhaite une victoire, a-t-il lancé au public, qui venait d’assister à une première période sans but.
À l’exception de ce soir d’octobre 2017, quand il avait imploré ses coéquipiers de lui offrir une dernière f… victoire, ce que Patrice souhaite, Patrice obtient : Montréal s’est imposé 2-0 contre la seule équipe de l’Est qui n’avait pas encore perdu à l’extérieur, une équipe plus en réussite que les Red Bulls et Sporting de ce monde en 2023.
Quand même, c’est un quatrième blanchissage de suite, toutes compétitions confondues, et Montréal, cette équipe qui s’en allait droit dans un autre mur que celui de la renommée il y a trois semaines, est 11e de l’Est à deux points des places qui donnent accès aux éliminatoires.
Ça donne de la confiance à toute la défense, à notre gardien, a soutenu l’entraîneur-chef Hernán Losada. Je retire beaucoup de choses positives. Ici, à la maison, on veut vraiment créer un esprit – on ne veut pas seulement jouer bien, mais aussi dire qu’à la maison, c’est impossible de prendre des points pour chaque équipe qui vient ici.
Cette victoire, elle aura été un peu à l’image de Patrice Bernier, qui avait de quoi plaire au puriste comme au partisan moins assidu.
Pour ce dernier, il y a eu les buts, rigolo dans le cas de la déviation du pauvre Robin Jansson, puis éclatant dans le cas de la touche magique de Romell Quioto, revenu de blessure de manière assez tonitruante merci.
C’est facile, hein, un attaquant, il touche un ballon, il marque, et il est l’homme du match, a analysé Rudy Camacho, qui se sentait taquin après s’être fait crier que ce titre lui revenait par Victor Wanyama, invité surprise dans la salle de conférence.