Troisième fermeture au Partage Saint-François de Sherbrooke
Radio-Canada
Les week-ends se suivent et se ressemblent au Partage Saint-François. Pour une deuxième fois en autant de semaines, l'organisme se voit obligé de fermer ses portes ce dimanche.
Samedi dernier, le Partage Saint-François avait aussi dû fermer ses portes. Depuis septembre, c'est la quatrième fois que la situation se présente.
Malheureusement, on doit encore fermer les portes du refuge dans la nuit de dimanche à lundi.
Même si les finances de l'organisme vont bien, reste que le budget actuel ne permet pas d'augmenter les salaires. On n’est pas face à un problème de liquidité ou d’argent pour payer les employés actuels. Ce n’est pas ce qui cause le problème. Le problème, c’est qu’on n’est plus capable d’embaucher des gens qui voudraient venir travailler de nuit au taux horaire que nous offrons. Engager des techniciens, des éducateurs spécialisés, des travailleurs sociaux à 16 $ de l’heure de nuit, c’est impossible dans le marché du travail actuel, soutient M. Laberge.
En raison du manque de personnel, l'offre de l'organisme était déjà réduite. Le nombre de lits disponibles pour les hébergements d'urgence a dû passer de 25 à 18.
Le directeur ne se cache pas que de l’aide a été offerte depuis le début des ruptures de service. Mais, c’est de l’aide ponctuelle. Nous avons une quarantaine d’employés. [...] Si j’augmente les salaires pour un mois, mais que le mois suivant, si je n’ai pas les moyens de continuer à payer ces salaires-là, je ne suis pas plus avancé.
On a besoin d’engagements fermes et récurrents pour avoir une politique salariale qui nous permettra de recruter et de retenir du personnel.
Cinq personnes ont posé leur candidature au Partage Saint-François la semaine dernière. Aucune d’entre elles ne voulait travailler la fin de semaine ou de nuit. Elles voulaient toutes travailler de soir et de semaine. Ça ne répond pas aux besoins, se désole-t-il.
Sébastien Laberge rappelle que l'organisme fait beaucoup plus que d'offrir un lit et un repas chaud. C’est surtout de l’intervention que l’on fait. Les gens qui viennent chez nous sont en crise. Ils ont des besoins psychosociaux. Ils ont besoin d’être orientés et référencés. Ils ont besoin qu’on les aide à amenuiser ces crises-là. Le Partage Saint-François est une forme d’urgence psychosociale ouverte 24/7 pour les gens qui sont dans la rue, qui se sont détournés des services réguliers du réseau de la santé pour diverses raisons.