Trois hommes exécutés en Iran : la diaspora mobilisée au Canada
Radio-Canada
Des membres de la diaspora iranienne se sont mobilisés une fois de plus, samedi, dans les rues d'une dizaine de villes canadiennes, dont Toronto, pour dénoncer la mise à mort de trois manifestants exécutés par le régime vendredi.
Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi ont été arrêtés en novembre dernier, au plus fort du soulèvement qui secoue l'Iran depuis la mort de la jeune Mahsa Amini. Les trois hommes ont été accusés d'avoir tué deux soldats paramilitaires et un policier pro-régime.
Ces exécutions se font dans des procès qu'on considère souvent inéquitables, on ne connaît pas toujours la manière dont ces condamnations ont été faites, on parle souvent de condamnations arbitraires, explique Hanieh Ziaei, chercheuse associée de la chaire Raoul Dandurand à Montréal, qui souligne que la peine de mort existe en Iran depuis l'avènement de la République islamique.
Ça a été souligné par l'avocate des droits humains en Iran, le gouvernement iranien utilise aujourd'hui la peine de mort comme un outil de répression. Ça fait vraiment partie de cette politique d'intimidation et c'est véritablement un mode opératoire pour le gouvernement iranien de procéder de la sorte, rapporte la chercheuse.
« Ces trois garçons ont été contraints de formuler des aveux sous la torture, c'est une pratique assez courante. »
Alors que le Canada a condamné ces exécutions vendredi sur Twitter, Hanieh Ziaei estime que c’est le minimum que les gouvernements démocratiques peuvent faire.
Quelques jours avant ces exécutions, le régime iranien se targuait d'avoir fait nommer l'un de ses ambassadeurs au poste de président rapporteur pour le prochain forum social des droits de la personne de l'ONU.
Amed Esmaeilion, une des figures de proue du mouvement de contestation au Canada, estime que cette décision est une moquerie et une insulte au peuple iranien qui se bat pour ses droits humains. Je pense que c'est une parodie des droits de l'homme dans le monde. [...] C'est insultant, surtout pour les familles des victimes.
M. Esmaeilion soutient que les trois hommes ont été victimes d’un simulacre de procès, et que la mobilisation samedi est un message au monde libre qu'il ne faut pas se taire quand on voit ces choses se produire en Iran.