
Tramway de Québec: besoin d’un réel leadership positif
TVA Nouvelles
Alors que les chefs d’État du monde entier convergent vers Glasgow pour la COP26, grande conférence qui assure le suivi des engagements climatiques, il est maintenant acquis que les villes ont un rôle de premier plan à jouer dans la lutte et l’adaptation aux changements climatiques. Cela ne peut cependant être possible qu’à deux conditions: d’abord que les administrations municipales acceptent de jouer ce rôle, et ensuite que les autres paliers de gouvernement leur en donnent les moyens.
Au Québec, les transports représentent 45% des émissions de gaz à effet de serre. Alléger leur bilan grâce à un aménagement du territoire favorable et au déploiement de réseaux de transport en commun performants est un incontournable pour tenir nos engagements climatiques.
À Québec, seule ville canadienne d’importance à ne pas avoir de réseau structurant de transport en commun, il semble pourtant vouloir se jouer une mauvaise pièce dans laquelle nous nous sommes déjà retrouvés à maintes reprises.
Rappelons d’abord que le tramway est un projet sur mesure pour Québec: adapté à son climat, sa géographie, son achalandage, il permettra d’apaiser les quartiers qu’il traversera et redonnera une échelle humaine à notre ville. Ce n’est pas pour rien que c’est cette technologie qui revient toujours, depuis 20 ans, comme le choix à privilégier.
Les planètes n’ont par ailleurs jamais été aussi bien alignées pour que ce projet voie le jour: le financement est attaché et le gouvernement a donné son feu vert. Bref, la ligne d’arrivée n’a jamais été si près de nous pour que Québec entre dans la ligue des grandes villes bien pourvues en transport collectif.
La campagne électorale municipale en cours nous révèle cependant une navrante réalité: nous observons des remises en question qui s’apparentent à une instrumentalisation du projet avec pour objectif de faire des gains politiques. Ce dont le projet a besoin, c’est de la détermination et du leadership des décideurs et des candidats, qui doivent s’élever au-dessus de la mêlée. Il est l’heure d’entrer en phase réalisation. L’amélioration en continu du projet demeure certes souhaitable, mais les tergiversations nous ont déjà fait perdre beaucoup de temps. Pendant ce temps, la ville évolue et s’étale. À terme, les hésitations affecteront la qualité du projet et la capacité de la ville de Québec de devenir plus attractive.
L’élection est le moment, pour les candidats et candidates favorables au tramway, de renforcer l’adhésion de la population au projet. Nous sommes à l’écoute. C’est le temps de porter haut et fort un projet de société bénéfique et nécessaire.
Les besoins sont réels et criants, et ce depuis longtemps. Pour se sortir de cette situation de dépendance à l’automobile, nous aurons besoin du tramway de Québec. Mais sans réel leadership positif, nous risquerions de manquer, encore cette fois, l’opportunité de faire le saut dans la modernité. Allons de l’avant!
Etienne Grandmont, directeur général, Accès transports viables
