Trafic d’armes et Haïti : Washington appelé à prendre ses responsabilités
Radio-Canada
Lors de la réunion du CARICOM qui s’ouvre mercredi à Nassau, aux Bahamas, les pays des Caraïbes vont plaider pour que les États-Unis prennent leur part de responsabilité dans le trafic d’armes illégales qui circulent dans la région et qui sont utilisées dans les activités criminelles.
C’est dans nos priorités, très haut à notre ordre du jour, dit le premier ministre des Bahamas, Philip Edward Davis, qui ne mâche pas ses mots lorsque vient le temps de signifier aux politiciens américains qu’ils jouent un rôle dans la violence armée qui sévit dans les Caraïbes et tout particulièrement en Haïti.
« Nous continuons de rappeler aux Américains que le droit de porter une arme, ce n'est pas, à notre avis, le droit d'en faire le trafic. »
Selon des données du gouvernement des Bahamas, plus de 90 % des armes confisquées ayant servi à commettre un meurtre aux Bahamas provenaient d’un fabricant ou de magasin d’armes aux États-Unis.
Nous allons leur rappeler que nous ne fabriquons pas d’armes et que nous n’en exportons pas [...]. Donc, quand nous en trouvons dans notre région, nous savons qu’elles proviennent de l’endroit où elles ont été fabriquées, a ajouté le premier ministre Davis.
Celui-ci s'exprimait mardi lors d’une conférence de presse tenue en marge de la rencontre des chefs de gouvernement des Caraïbes, notamment le premier ministre haïtien Ariel Henry, et où le premier ministre Justin Trudeau a été invité.
La réunion des chefs de gouvernement du CARICOM sera l’occasion de discuter de la création d’une force multinationale pour soutenir Haïti. Pour y arriver, les pays des Caraïbes n’ont d’autre choix que de se tourner vers les États-Unis et le Canada. Nous n'avons ni la capacité ni les ressources nécessaires pour apporter efficacement la stabilité en Haïti. Aucun pays des Caraïbes, individuellement ou collectivement, ne pourrait y parvenir sans assistance, explique le premier ministre bahaméen.
« Le premier ministre du Canada vient ici pour parler du rôle qu'il serait capable de jouer pour nous appuyer. »
Tout comme Justin Trudeau, M. Davis croit que la solution doit venir d'Haïti, mais il se dit prêt à participer à une force d’intervention sur le terrain sans toutefois en prendre les commandes : Ce ne serait pas la première fois que nous fournirions de l'aide à Haïti en autorisant des membres de nos forces de défense à s’y rendre pour mener des initiatives en matière de maintien de la paix. Nous discuterons de refaire la même chose si on nous le demande, mais ce serait sous la direction d’une autre puissance.