TIFF : quand être une personne queer n’est plus un rôle
Radio-Canada
Le 47e Festival international du film de Toronto, présente 24 films LGBTQ+ dans la programmation de 2022, tous genres confondus. Et selon les cinéastes à l'origines de ces histoires, il est temps que les personnages queer deviennent plus que leur orientation sexuelle.
Que ce soit devant ou derrière la caméra, les personnes queer racontent davantage leurs propres histoires en redéfinissant le paysage cinématographique du même coup, avec des histoires sur et par la communauté LGBTQ+ qui ne se limitent pas aux défis rencontrés par ses membres.
Le film canadien This Place en est un exemple. Deux jeunes femmes, une tamile et l'autre autochtone, se rencontrent alors qu'elles subissent, respectivement, des problèmes familiaux.
Ici, l'amour entre les deux personnages est un refuge et non un point de tension comme c'est souvent le cas dans les films présentés, selon les auteurs du film. La production cinématographique se penche plutôt sur les effets de la colonisation.
Nos personnages vont au-delà que leur orientation sexuelle. Ils sont des résidents de Toronto. Ce sont des gens qui s'aiment et qui aiment leur famille, explique la scénariste, productrice et actrice, Golshan Abdmoulaie.
« Les personnes avec lesquelles nous avons des relations amoureuses ou sexuelles ne nous définissent pas. »
Le fait que les personnages principaux sont queer n'est pas le sujet de discorde. On voulait se débarrasser [de cette trame narrative]. Leur [fluidité] leur a justement permis d'examiner les traumatismes familiaux qu'elles vivaient chacune de leur côté, indique Golshan Abdmoulaie qui fait elle-même partie de la communauté LGBTQ+.
L'intégration des personnages queer par l'entremise du cinéma est essentiel, selon le cinéaste Joseph Amenta. Son film Soft, précédemment nommé Pussy, démontre aussi que les histoires queer n'ont pas besoin d'être centrées sur la sortie du placard ou l'homophobie.
Le titre original du film, qui voulait se réapproprier le terme Pussy pour dénoncer son utilisation à outrance et de façon dénigrante, a d'ailleurs été changé pour rejoindre un plus grand public aux États-Unis.