
Surdoses : « on a l’impression que ces gens-là tombent dans l’anonymat »
Radio-Canada
L'organisme Point de repères sonne l'alarme après une année record de surdoses de drogue mortelles dans la grande région de Québec. Son directeur plaide pour davantage de ressources de prévention et une décriminalisation de certaines substances afin de faciliter le travail des intervenants.
Radio-Canada rapportait cette semaine les plus récentes données de la vigie des surdoses du CIUSSS de la Capitale-Nationale. En date du 21 décembre, on y rapportait 40 décès par surdose de drogue en 2022, un sommet.
On n'est pas surpris, on le voit sur le terrain, mais ça nous bouleverse, exprime Mario Gagnon, directeur général de Point de repères.
Ce dernier rapporte des situations humaines difficiles pour les intervenants des différents organismes communautaires, qui créent chaque jour des liens avec les consommateurs de drogue. On assiste régulièrement à des départs prématurés de jeunes personnes ou on entend parler de personnes qui décèdent.
Le deuil et l'accompagnement des proches des victimes se sont ajoutés au quotidien des organismes, dit-il. Une réflexion est d'ailleurs amorcée chez Point de repères dans le but d'offrir du soutien psychologique aux employés à travers cette nouvelle réalité.
Mario Gagnon a longtemps milité pour l'implantation de services et de ressources pour prévenir les surdoses dans la capitale. Il a notamment travaillé pendant plusieurs années à la mise en place d'un service de consommation supervisée, lequel a finalement vu le jour en 2021.
Administré par la Coopérative de solidarité SABSA, en collaboration avec le CIUSSS, ce premier centre ne compte que quatre cubicules et a rapidement été investi par les usagers de drogue par injection ou inhalation.
Si une vingtaine de personnes par jour se présentaient sur place dans les mois après l'ouverture, l'achalandage a bondi à près de 80 visites quotidiennes ces derniers mois.
M. Gagnon rappelle que ces centres de consommation supervisée fonctionnent et ont été reconnus comme des outils nécessaires par la Cour suprême du Canada, en 2013. À Québec cependant, il constate que la demande dépasse déjà l'offre. Ils [SABSA] sont déjà surchargés.
