Stérilisée sans le savoir à 14 ans, elle veut que cela soit reconnu comme un crime
Radio-Canada
L'auteure et activiste autochtone Morningstar Mercredi demande que soit criminalisée la stérilisation forcée ou contrainte, dans l'espoir que les femmes – en particulier les femmes autochtones, métisses et inuit – ne subissent jamais le traumatisme physique et mental que cela lui a causé.
Je savais qu'il était essentiel et important de faire entendre ma voix et de partager mon expérience de survivante. Non seulement pour mon propre processus de guérison, mais aussi pour faire savoir aux autres survivantes qu’elles peuvent se manifester. Elles ne sont pas seules, a-t-elle déclaré en entrevue à l’émission White Coat Black Art, sur CBC radio.
À la fin des années 1970, lorsqu’elle avait 14 ans et qu’elle était dans son septième mois de grossesse, Mme Mercredi est allée à l'hôpital de Saskatoon à la suite de crampes et de saignements. Elle a fini par avoir une césarienne.
Ce qu'elle ne savait pas, cependant, c'est que le chirurgien avait également pratiqué une ligature des trompes, en enlevant son ovaire gauche et sa trompe de Fallope, le tout sans son consentement ni même qu’elle en soit avisée.
Elle ne l'a appris que des décennies plus tard, lors d'une visite chez un gynécologue, alors qu'elle était en couple et voulait avoir des enfants.
« Le traumatisme était tel que je suis entrée dans un état catatonique et que j'ai fait une dépression nerveuse. »
L'artiste, qui a maintenant 58 ans, raconte son histoire dans le livre Sacred Bundles Unborn publié en novembre dernier.
Comment est-ce que je me sens maintenant à ce sujet? À mon âge et au stade de la vie auquel je suis rendue, quand je repense à l'enfant de 14 ans que j'étais, je suis un peu au-delà de la rage.
L'an dernier, un rapport publié par le Comité sénatorial des droits de la personne a révélé que cette pratique est toujours en vigueur.