
Stéphane Julien rêve toujours à la LNH
Radio-Canada
Mercredi, 24 mars 2022. Stéphane Julien remporte sa 200e victoire à titre d'entraîneur-chef du Phoenix de Sherbrooke. Une grande réalisation pour un entraîneur, mais Stéphane Julien voit encore plus loin. Et pas nécessairement au sein de son équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Celui qui est aussi directeur général du Phoenix rêve depuis toujours d’une carrière dans la Ligue nationale de hockey (LNH).
Même s’il n’a pas pu y accéder comme joueur, ayant plutôt évolué en Europe, il souhaite encore aujourd’hui atteindre son objectif. Cette fonction qu’il occupe depuis 10 ans avec le Phoenix de Sherbrooke lui a permis de faire ses preuves derrière le banc des joueurs, de bien comprendre le hockey d’aujourd’hui et de s'adapter à la réalité des jeunes qui le pratique.
Dans les années 1990, Stéphane Julien était l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue de hockey junior majeur du QuébecLHJMQ alors qu'il jouait pour les Faucons de Sherbrooke. Malgré ses succès, il n'a jamais réussi à être repêché par une équipe de la Ligue nationale de hockeyLNH. Le natif de Saint-Tite en Mauricie avait un gabarit jugé trop petit pour un défenseur, à l'époque. Son style plus mobile et porté sur l’attaque convenait moins au jeu préconisé dans les années 90, selon lui. Il fut tout de même invité aux camps d'entraînement des Nordiques de Québec et des Rangers de New York, mais n’a pas été retenu, malgré de bonnes performances. Il a alors décidé de tourner le dos au hockey nord-américain et de poursuivre sa carrière en Europe.
Encore aujourd’hui, il regrette de ne pas s’être montré plus patient, mais il a visiblement vécu difficilement d’avoir été ignoré malgré tout le talent qu’il avait. Si c’était à refaire, je pense qu’il aurait peut-être fallu que je fasse mes classes tranquillement et que je réussisse à monter les échelons. J’avais une certaine frustration. La dernière année, je gagne le [prix du] défenseur de l’année. J’ai les meilleures statistiques et on ne m’appelle pas, se souvient-il avec déception.
Il a tout de même eu une brillante carrière en Europe, où il passera notamment une dizaine d’années en Allemagne. Il est d’ailleurs très fier de cette aventure qu’il a partagée avec sa conjointe, Isabelle, rencontrée pendant ses années au sein du Faucon de Sherbrooke, et de leurs deux filles, qui ont même fréquenté l’école allemande. Sans l’engagement de sa famille, rien n'aurait été possible, souligne-t-il.
« Si cet engagement là ne vient pas de ton épouse, ta carrière n’est pas très longue. [Heureusement] que ma femme adorait l’Europe. On avait aussi beaucoup d’amis en dehors du hockey, ce qui aidait beaucoup. »
Alors qu’on reproche depuis des années aux joueurs du Canadien de ne pas apprendre la langue française et de ne pas s’intégrer à la culture québécoise, Stéphane Julien s’est fait un devoir de bien s’adapter à la vie des différents pays où il a évolué. J’ai appris l'allemand. On a vécu en Italie. J’ai essayé d’apprendre l'italien aussi. S’impliquer dans le pays, apprendre la culture [...] je pense que l’expérience est pas mal plus l’fun.
Sans vouloir faire la leçon aux hockeyeurs de la Ligue nationale de hockeyLNH, il mentionne quand même que les joueurs des équipes de soccer professionnels en Europe ont l’obligation d’apprendre la langue du pays où ils jouent. Parfois mêlé à des bains de foule de plusieurs milliers de personnes lorsqu’il jouait à Cologne, il a beaucoup apprécié de pouvoir converser avec les amateurs de hockey dans leur langue maternelle.
Lorsqu’il a accroché ses patins comme joueur, l’occasion de poursuivre une carrière en hockey s’est présentée sous la forme d’un poste d’entraîneur. Mais le hockey de la Ligue de hockey junior majeur du QuébecLHJMQ a bien changé depuis le temps où Stéphane Julien évoluait au sein des Faucons de Sherbrooke. Les méthodes d'entraînement, l'encadrement et la façon de mener des joueurs ont aussi beaucoup évolué. Même si certains trouvent cela plus difficile aujourd’hui de diriger des jeunes, Stéphane Julien estime qu’il faut simplement s’adapter.
