Sommes-nous si «wokes» en matière de sexe?
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Vulve, relations LGBTQ2S+, kinks: la sexualité fait de plus en plus partie des conversations entre ami.e.s ou entre proches. Malgré ça, en parler publiquement demeure mal vu, surtout lorsqu’on s’éloigne du modèle hétéro standard. L’ouverture d’esprit a-t-elle (encore) des limites?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les tabous et les préjugés en matière de sexualité demeurent, pense la bachelière en sexologie et tiktokeuse Anne-Marie Ménard.
Même si elle en parle allègrement à coups de vidéos virales, elle constate que les discussions sur la santé sexuelle ne sont pas encore normalisées, du moins qu’elles sont moins présentes dans l’espace public que celles sur la politique ou la santé mentale, par exemple.
«Je ne pense pas que les gens sont rendus 100% à l’aise d’avoir une conversation sur la sexualité comme on parle de la guerre en Ukraine ou du beau temps», illustre Anne-Marie.
Le manque flagrant d’éducation sexuelle serait le principal coupable des tabous, des préjugés et des questionnements, selon la jeune femme.
C’est d’ailleurs pour fournir des réponses éclairées qu’elle a lancé ses comptes TikTok et Instagram Aulitavecannemarie en 2020.
«Je vois qu’il y a un grand besoin d’éducation autour de moi, indique-t-elle. Il y a deux ans, je suis allée chez le dentiste et quand j’ai dit que j’étudiais en sexologie, l’hygiéniste dentaire s’est mise à me poser des questions [à connotation sexuelle]. Dès que tu dis que tu es en sexologie, il faut s’attendre à se faire poser beaucoup de questions.»