Se faire soigner dans sa langue est un des meilleurs remèdes, selon une étude
Radio-Canada
Les patients qui reçoivent des soins dans leur langue seraient en meilleure santé, révèle une étude publiée dans le journal de l’Association médicale canadienne (CMAJ).
Les 11 chercheurs qui ont pris part à cette étude publiée lundi ont analysé les données de 189 690 adultes qui recevaient des soins à domicile et qui ont été admis dans des hôpitaux ontariens entre avril 2010 et mars 2018.
Leurs recherches montrent que lorsque les francophones et les allophones reçoivent des soins médicaux dans leur langue, des incidents malencontreux en matière de soins sont moins susceptibles de se produire, les séjours hospitaliers sont souvent plus courts et les risques de mourir à l'hôpital sont moins élevés, comparativement aux personnes qui n’ont pas été soignées dans leur langue, conclut l’étude.
L’article médical démontre que le fait d’être soigné dans sa langue a sensiblement le même effet sur les francophones et sur les allophones. Toutefois, l'étude note une variation des risques de mortalité lors d’une admission à l’hôpital.
[Chez] les patients francophones qui reçoivent des soins en français, on observe une réduction de 24 % du nombre de décès après leur admission à l’hôpital. Chez les personnes allophones, on note une réduction de 54 %, a expliqué à Radio-Canada une des co-autrices de l’étude, Emily Seale, étudiante en médecine et chercheuse à l’Institut du savoir Montfort.
Emily Seale croit que cette étude se distingue de celles réalisées par le passé.
Nous n’avions aucune littérature scientifique qui montrait à quel point il est important pour un médecin de parler la même langue que le patient admis à l’hôpital. [...] Ce que notre étude démontre, c’est que si on peut donner des soins concordants d'un point de vue linguistique, on peut réduire les conséquences [négatives pour les patients], explique Mme Seale.
L’article scientifique indique qu’un peu plus de la moitié des médecins qui ont participé à l'étude étaient anglophones et que les autres étaient multilingues.
Près de la moitié des patients francophones (44,4 %) ont été traités principalement par des médecins francophones. Seulement 1,6 % des allophones ont reçu la plupart de leurs soins de médecins qui parlaient une langue suffisamment proche de leur langue principale, peut-on lire.