Samuel Piette, de Repentigny à la Coupe du monde
Radio-Canada
Enfant, il s’imaginait être Zidane. Il se prenait pour Ronaldinho en jouant avec ses amis. Mais jamais il n’avait osé rêver à la Coupe du monde. Pourtant, quelques années plus tard, Samuel Piette portera les couleurs du Canada et représentera fièrement le Québec au Qatar.
Le milieu de terrain devait avoir 4 ans la première fois qu’il a chaussé les crampons. Enfant unique, c’est en compagnie de ses deux cousins, Gabriel et Mathieu, qu’il est tombé en amour avec le sport. Le Québécois assure qu’il n’a jamais été le meilleur de son équipe. Il n’était pas le plus fort techniquement, mais il s’est toujours distingué avec sa discipline au travail.
C’est très cliché de dire ça. Je n’ai pas réalisé que j’avais un potentiel, que j’étais bon ou que je pouvais faire ça de ma vie avant d’arriver aux équipes du Québec ou même, en équipe nationale des moins de 17 ans. C’est là que tu commences à réaliser que tu n’es pas si pire. Mais je ne pensais vraiment pas à me rendre à une Coupe du monde, avoue-t-il en entrevue avec Radio-Canada Sports, quelques semaines avant son départ pour le Qatar.
Son parcours est particulièrement atypique. À une époque où l’Académie de l’Impact, ou du CF Montréal, n’existait pas, Piette a pris un pari risqué en quittant la maison en direction de l’Europe à 14 ans seulement.
Il s'est d'abord retrouvé en France, où il a poursuivi son développement avec le FC Metz. Il a par la suite effectué des arrêts en Allemagne, puis en Espagne, avant de finalement rentrer au Québec, sept ans après l’avoir quitté. C’est à la maison, avec l’Impact, que sa carrière a pris son envol, ce qui lui a éventuellement permis de se tailler une place dans l’équipe canadienne pour le Mondial. Un rêve qui lui avait longtemps paru inaccessible.
Pour moi, le Canada, à la Coupe du monde, c’était impossible, affirme-t-il, en parlant de son enfance. Je ne pensais même pas que c’était possible au niveau des règles ou des lois administratives. Dans ma tête, c’était juste les pays d’Afrique, d’Europe… En vieillissant, j’ai compris la game, mais le Canada était à des années-lumière de se qualifier. Alors, je n’y croyais pas trop. Par après, il y a eu un changement avec John Herdman et son staff. Et oui, j’ai commencé à y croire.
Le capitaine du Bleu-blanc-noir est devenu en quelque sorte le visage du soccer québécois. Il est bien conscient du rôle et de la responsabilité que cela implique. Au Qatar, il représente évidemment le Canada, mais il espère servir d’inspiration pour les jeunes joueurs et joueuses du Québec.
« On a n'a pas beaucoup de représentants du Québec. Donc c’est sûr que d’être cette personne-là, du Québec, qui représente le pays à une Coupe du monde, qui est le plus gros événement sportif, c’est complètement fou! »
Sa conjointe et son fils ne sont pas du voyage, mais il peut néanmoins compter sur la présence de ses parents. Vivre ce moment historique avec ceux qui ont toujours été derrière lui dans l'accomplissement de ce rêve est particulièrement symbolique.