Russie et Ukraine : entre le théâtre et la vraie guerre
Radio-Canada
L’armée russe se prépare-t-elle à franchir la frontière ukrainienne? Les signes de tension se multiplient entre la Russie et l’Ukraine – et par réverbération, entre la Russie et l’Occident. Ces dernières semaines, l’armée russe a massé des troupes à la frontière ukrainienne.
Le 1er décembre, Washington a accusé la Russie de « préparer une invasion ». L’OTANOrganisation du traité de l'Atlantique nord s’est réunie cette semaine et a émis des avertissements formels à l’encontre de Moscou.
Une brève rencontre en personne entre les chefs des diplomaties russe et américaine a eu lieu en Suède le 2 décembre. Mais cette réunion n’a pas permis de faire baisser la tension, à en juger par les déclarations faites en marge de ce face-à-face d’une demi-heure entre l’Américain Antony Blinken et le Russe Sergueï Lavrov.
Sur les images de Stockholm, on les voit tous les deux, Blinken et Lavrov, visage plutôt fermé, avec une bonne distanciation entre les deux, y aller de deux monologues.
Dans sa déclaration, Blinken exhorte Moscou à abandonner tout projet d'invasion de l'Ukraine, appelle à une résolution pacifique de l'affrontement. Et puis Lavrov, lui, réitère que la Russie n’a aucune intention belliqueuse et reprend les propos prononcés la veille au Kremlin par son patron Vladimir Poutine selon lesquels le vrai danger vient de l’OTANOrganisation du traité de l'Atlantique nord, en alléguant que c’est cette organisation qui menace la sécurité de la Russie, manipule et utilise l’Ukraine à cette fin, etc.
Une invasion russe est-elle vraiment possible aujourd’hui? Blinken a dit, lors de la dernière réunion de l’OTANOrganisation du traité de l'Atlantique nord à Riga, en Lettonie, que Washington a des preuves censées démontrer que Moscou envisage une invasion.
Des preuves? Mais de quoi exactement? Pour ce qui est d’une accumulation des troupes à la frontière, des photos satellitaires le démontrent. Plusieurs dizaines de milliers de soldats russes; peut-être 100 000, ont été amenés là dans le courant du mois de novembre. Mais dans quel but au juste?
Moscou avait fait de même au printemps, avant de retirer une bonne partie de ses troupes… après quelques semaines de manœuvres d’intimidation.
Un conflit profond et beaucoup d’hostilité subsistent entre Moscou et Kiev. L’affaire est ancrée dans l’histoire et la géographie. Il y a, dans le sud-est du pays, une guerre gelée depuis sept ans. Deux villes se sont de facto séparées de l’Ukraine, dans une région très russifiée.