
Rentrée scolaire: les grands oubliés
TVA Nouvelles
C’est avec fébrilité que le personnel scolaire anticipe la rentrée 2024-2025. Oui, on sera encore confronté à un manque d’enseignants dans nos classes. Mais au minimum, aucune autre perturbation majeure ne semble en vue.
La signature des récentes conventions collectives assure une relative paix parmi ceux qui s’occuperont de vos enfants.
Enfin, pas pour tous, parce que, de façon inexplicable, il en reste encore certains qui n’ont rien réglé quant à leurs conditions de travail: les directions d’école. Celles-là mêmes sur lesquelles le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, compte justement pour assurer une rentrée réussie.
Inexplicable
Une telle situation est inexplicable. Depuis des années, il est clair que les directions d’école ont eu à affronter des défis importants. Durant la pandémie de COVID-19, elles ont dû faire preuve d’une résilience qui n’a pas toujours été reconnue à sa juste valeur, apprenant à la dernière minute, souvent dans les médias, des mesures qu’elles devaient appliquer dès le lendemain.
Elles ont appris à faire beaucoup avec rien et surtout en ne comptant souvent sur aucune aide supplémentaire. Au fil des années, elles ont vu leur tâche alourdie par les nombreuses redditions de comptes exigées par le ministère de l’Éducation pour des raisons souvent politiques.
Cette année encore, on leur demande d’être en action dès le 8 août pour gérer une pénurie de personnel sur laquelle elles ont bien peu de prise. Cette rareté des enseignants vient aussi ajouter à leur travail. Et ne parlons pas de l’encadrement et de l’évaluation de nombreux «enseignants» non légalement qualifiés.
Épuisement
À titre d’enseignant, je vois bien que leur situation est difficile. Il n’est pas étonnant que là aussi on manque de personnel pour diriger nos écoles et que celui-ci, épuisé, déserte cette profession. Comme elles sont des cadres scolaires, les directions d’école ne peuvent prendre la parole dans les médias pour dénoncer leurs conditions de travail ou effectuer des moyens de pression, devoir de loyauté oblige. Alors, elles démissionnent ou partent en arrêt de travail. Et, il faut le dire, quant à moi, certains de leurs représentants manquent quelque peu de vigueur pour dénoncer ce qu’elles vivent.
