Quel sera l’effet du projet de loi C-18 sur les médias régionaux?
Radio-Canada
Des journaux locaux de l’Est-du-Québec espèrent obtenir leur juste part du gâteau grâce à la nouvelle Loi sur les nouvelles en ligne (projet de loi C-18). Les ententes que devront signer des géants du web avec les médias comme le prévoit la loi profiteront non seulement aux grands médias, mais aussi aux petits joueurs locaux, selon un expert.
Certains médias de l’Est-du-Québec accueillent favorablement la pièce législative adoptée jeudi. La Loi sur les nouvelles en ligne vise à forcer les géants du web à indemniser les médias d'information pour le partage de leurs articles et reportages.
On est tout à fait en accord avec le projet de loi C-18. C'est pour protéger l'information et nous permettre d'avoir accès à de l'information crédible, vraie et recherchée par des professionnels des médias, lance le copropriétaire et éditeur du Journal Le Soir, Olivier Therriault.
Malgré tout, il estime qu’il est du devoir du gouvernement de ne pas oublier les médias régionaux lors des négociations avec les géants technologiques.
Est-ce que les petits joueurs vont aussi avoir leur juste part du gâteau? Les gros joueurs se battent pour leur propre portefeuille, mais est-ce que le gouvernement va penser à convaincre Meta d'investir dans des petits joueurs comme le nôtre?, se demande l’éditeur.
Les médias régionaux, francophones hors Québec, autochtones ou s’adressant à la diversité devront faire partie des ententes, selon le professeur à l’École des médias de l’UQAM, Jean-Hugues Roy. Il y a des dispositions dans la loi qui font que le CRTC devra être satisfait que les deux entreprises Google et Facebook auront signé des ententes avec un échantillon assez représentatif avec l'ensemble des médias canadiens, indique-t-il.
Si en 2021 l’Australie est devenue le premier État à réglementer les géants du web, ceux qui le suivent peuvent apprendre de ses erreurs. Notamment, la législation australienne avait laissé de côté les plus petits médias, souligne le professeur.
C'est un défaut que la loi canadienne a tenté de corriger et, selon mon évaluation, elle le corrige pas mal. Les plus petits médias, en général, devraient être en mesure de signer des ententes avec les géants du web, ajoute-t-il.
Invités à commenter la récente adoption du projet de loi C-18 et son incidence sur les médias régionaux, Google et Meta se sont contentés de répondre par courriel.