Que sait-on des pilules anti-COVID de Merck et Pfizer?
Radio-Canada
Plusieurs agences de santé dans le monde étudient présentement les demandes d'autorisation pour deux pilules contre le SRAS-CoV-2 conçues par Merck et Pfizer. Ces antiviraux, potentiellement beaucoup plus efficaces et faciles à administrer que la poignée de traitements existants, constitueraient une arme importante dans la lutte contre la COVID-19.
Merck a récemment annoncé qu’elle avait développé un médicament anti-COVID oral, le molnupiravir. Pour l’instant, seul le Royaume-Uni en a autorisé l’utilisation. Une demande d'autorisation en urgence a aussi été faite auprès de l'agence américaine des médicaments (FDA), et Santé Canada analyse les résultats des études cliniques.
Selon Merck, le molnupiravir réduirait de 50 % le risque d’hospitalisation ou de décès des personnes contaminées et à risque de formes graves. Pour sa part, Pfizer a affirmé que sa pilule anti-COVID, le Paxlovid, est efficace à 89 % pour prévenir le risque de développer une forme grave de la maladie.
Je pense que ça va vraiment changer les choses; on aura un traitement efficace qui pourra être utilisé à plus grande échelle, se félicite Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l'Université McGill.
Le Dr Alain Lamarre, expert en immunologie et virologie à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), souligne qu’il est assez extraordinaire qu’on ait pu développer des antiviraux efficaces moins de deux ans après la découverte du SRAS-CoV-2.
Il prévient toutefois que les données des études cliniques n’ont pas encore été rendues publiques et qu'on ne peut donc pour l'instant se prononcer hors de tout doute.
« Selon les chiffres des pharmaceutiques, c’est encourageant, mais il faut se garder une petite gêne. il faut attendre les résultats complets. »
Par exemple, poursuit Benoit Barbeau, professeur au Département des sciences biologiques de l'UQAM , il faudra surveiller les effets secondaires et l’efficacité du traitement chez les personnes vaccinées lorsqu'il sera administré à davantage de gens.
Dans les deux cas, les antiviraux agissent directement sur le virus pour l’empêcher de se reproduire, mais à l'aide de mécanismes différents.