
Quand Windsor était une destination de mariage pour couples pressés
Radio-Canada
Alors que Katharine Ball, bibliothécaire à Windsor, numérisait de vieux registres paroissiaux, elle se rend compte que les églises locales ont célébré beaucoup de mariages au tournant du XXe siècle.
Entre 1875 et 1913, les registres provinciaux montrent en effet un nombre extraordinaire de mariages dans la région, en particulier de ressortissants américains.
Il faut dire que Windsor est devenue à l'époque une destination de mariage privilégié. La ville acquiert ce statut à partir de 1875 après des changements apportés à la Loi sur le mariage de l'Ontario, qui rendent les règles dans ce domaine plus flexibles que celles qui ont cours aux États-Unis.
[Les changements] ont permis aux non-résidents de se marier plus facilement ici. Il n'y avait pas de période d'attente, pas d'exigences en matière de résidence et il suffisait de dire que l'on était majeur et qu'il n'y avait aucune raison de ne pas se marier, explique Katharine Ball.
Une observation partagée par Tom Vajdik, bibliothécaire spécialiste de l'histoire locale à la bibliothèque publique de Windsor. Il explique aussi qu'il y avait moins de questions, ce qui rendait le processus beaucoup plus facile.
Ils venaient ici, obtenaient une licence, trouvaient un ministre ou un prêtre et se mariaient ici à Windsor, raconte-t-il.
Nombreux sont les corps de métier qui profitent alors de ce tourisme tout particulier. Les hommes d'Église, mais aussi les vendeurs de licences de mariage, les fleuristes, les couturières et ceux qui fournissent des chambres aux nouveaux couples.
La ville finit par être connue sous le nom de la « Gretna Green de l'Ontario » en référence à ce village écossais où les jeunes couples anglais s'enfuyaient pour se marier au XVIIIe siècle.
Les amoureux fugueurs dont les parents n'approuvent pas l'union, les couples ayant une grande différence d'âge, les divorcés ou les cousins germains ont tous trouvé plus facile de se marier à Windsor, selon Mme Ball.
