Quand les travailleurs de rue de la Matanie deviennent l’ultime recours
Radio-Canada
Même si les mesures sanitaires leur mettent des bâtons dans les roues, même si leur présence est discrète, les travailleurs de rue de la Matanie sont très actifs depuis le début de la pandémie.
Dans leur rapport 2020-2021, remis au Conseil régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent, ils font état d’un niveau d’anxiété en hausse étroitement lié à la pandémie, aux restrictions et à certaines incohérences de gouvernance.
La conséquence inévitable et observable fut une détérioration rapide et importante de la santé physique, mentale et financière de plusieurs individus, écrivent-ils.
Le rapport souligne notamment qu'une corrélation évidente a pu être observée à de multiples reprises entre les mesures d’aide financières et une inquiétante augmentation de plusieurs types de dépendances (alcool, drogues et gambling).
En Matanie, seul Éric Lévesque est travailleur de rue à temps plein. Cindy Desrosiers partage son temps entre la coordination de la Maison des jeunes et le travail de rue.
Au cours des derniers mois, leur horaire atypique, complémentaire à la majorité des services, a fait en sorte qu’ils se sont retrouvés perçus comme ultime recours à certains moments plus critiques. C’est arrivé que nous étions les seuls à pouvoir intervenir parce qu’on est plus flexibles, raconte Éric Lévesque. Parfois ça relève plus du contorsionnisme que de la flexibilité.
Durant la dernière année, les interventions des travailleurs de rue ont été réparties presque également entre hommes et femmes, surtout auprès des 22 à 30 ans (près de 50 %) et des 30 ans et plus (40 %).
Les principaux motifs de consultations ont été la réalité relationnelle (relations amoureuses, entre autres, près de 15 %), la réalité familiale/parentalité (près de 15 %) et la santé mentale (10 %). Arrivent assez loin derrière, les situations de violence et d’abus, la consommation d’alcool et de drogues ainsi que les diverses dépendances.
Ils observent que la pandémie a mis à l'épreuve leurs capacités d'adaptation.