
Quand la guerre en Ukraine suscite la controverse au sein des communautés culturelles
Radio-Canada
Le regard sur l’Ukraine en guerre jeté par le gouvernement fédéral ou encore la couverture médiatique de l'invasion russe suscite de nombreuses questions au sein de certaines communautés culturelles canadiennes, particulièrement celles dont les pays d’origine sont également en proie à la violence de la guerre ou des conflits armés.
Cela n'empêche pas ces Canadiens de compatir avec les citoyens ukrainiens, mais ils s'interrogent à savoir s'il n'y a pas deux poids, deux mesures sur le traitement accordé selon la géographie des conflits.
Blaise Tchuisseu habite Toronto. Originaire du Cameroun, il affirme que sa terre maternelle est presque coupée en deux et signale qu’il n’a ressenti aucun intérêt du gouvernement canadien pour ce conflit.
« Nous sommes allés au Parlement […] voir des députés. Nous avons fait des marches à travers le Canada, devant le siège de Radio-Canada, ici à Toronto, à Montréal. J’ai même fait des entrevues. On n'a jamais reçu d'écho. Aucune mesure n’a été prise. »
Quoique compatissant avec la population ukrainienne en pleine guerre, M. Tchuisseu dénonce ce qu'il juge être un déséquilibre total entre la gestion de la crise actuelle en Ukraine et les différentes crises qui sévissent en Afrique.
Je n’ai rien contre l’Ukraine ou contre le fait que cette population puisse être aidée, explique-t-il. Il dit toutefois souhaiter voir le même engouement et le même élan de solidarité envers d’autres peuples dans le monde.
Le Torontois évoque aussi les mesures facilitant l’immigration des réfugiés ukrainiens. Ce mois-ci, le gouvernement canadien a mis en place un programme accéléré de traitement des visas facilitant l’arrivée de milliers d’Ukrainiens au Canada. Les gens peuvent partir de l’Ukraine pour demander l’asile au Canada et le passage est facilité [...] Est-ce que le Canada a fait une [telle] action vis-à-vis du Mali?
Même son de cloche du côté de Gérard Koffi, un entrepreneur de Brampton. L’Éthiopie a récemment connu une crise [...] avec son lot de réfugiés, mais c’est à peine si on en a fait cas ici au pays, note-t-il.
On a parfois le sentiment que la politique d’accueil du gouvernement canadien est plus en faveur des personnes blanches, ajoute-t-il.
