Québec a étudié l’idée de limiter l’accès aux soins pour les non-vaccinés
Radio-Canada
Le gouvernement du Québec n’a pas seulement réfléchi à imposer une contribution santé à ceux qui refusent le vaccin contre la COVID-19, il a aussi mandaté des experts pour étudier l’idée de limiter l’accès aux soins pour les non-vaccinés.
C’est ce que révèle une nouvelle annexe ajoutée au guide de priorisation des hospitalisations, qui a passé proche d’être appliqué quand les hôpitaux atteignaient le point de rupture et risquaient de déborder.
La conclusion des éthiciens est toutefois claire et sans appel : la balance ne penche pas en faveur de cette limitation du point de vue éthique. Ils invoquent le devoir de soins des professionnels de la santé, mais aussi les risques d’accroissement des inégalités et de la méfiance envers les autorités.
Le rapport de 10 pages, intitulé Réflexion éthique sur la question de limiter l’accès aux soins aux personnes non-vaccinées, a été remis le 21 janvier à la Dre Lucie Opatrny, sous-ministre adjointe chargée des affaires universitaires, médicales, infirmières et pharmaceutiques.
C’est elle qui avait octroyé ce mandat au comité éthique COVID-19, formé par le gouvernement et présidé par Marie-Eve Bouthillier. Cette dernière a rédigé le document en collaboration avec 10 autres spécialistes de l’éthique en santé.
Alors que de nombreuses opérations, parfois même pour le cancer, subissaient les contrecoups du délestage ordonné par Québec en réaction à la hausse des hospitalisations, les auteurs soulignent que les plaintes visant le fait que les non-vaccinés privent d’autres personnes des soins dont ils ont besoin se multiplient.
Différentes formes possibles de limitations d’accès aux soins pour les non-vaccinés sont ainsi passées en revue dans le document : Refuser de soigner, arrêter un traitement, déprioriser, faire payer les soins.
Les auteurs rappellent par ailleurs que différents facteurs peuvent conduire une personne à ne pas se faire vacciner : socio-économiques, culturels, religieux, ou encore exemptions médicales (très rares).
Une personne non vaccinée n’est pas nécessairement moins respectueuse des autres mesures sanitaires qu’une personne vaccinée, rappellent les auteurs, exposant la première d’une longue liste de nuances sur le sujet.